Le projet de budget pour l’année 2025, dont les détails seront révélés ce jeudi, suscite de vives inquiétudes au sein du secteur automobile. Les premières informations divulguées indiquent une révision substantielle du malus écologique, qui pourrait être multiplié par sept d’ici 2027. Cette évolution pourrait avoir des répercussions majeures sur le marché des véhicules particuliers.
Actuellement, le malus s’applique aux voitures dont les émissions de CO2 atteignent ou dépassent 118 grammes par kilomètre. Selon des sources fiables, le gouvernement envisage de réduire ce seuil à 113 grammes dès le 1er janvier 2025, puis à 106 grammes en 2026, et enfin à 99 grammes en 2027. Parallèlement, le plafond du malus pourrait passer de 60 000 à 90 000 euros, tandis que le malus lié au poids des véhicules serait déclenché pour ceux pesant à partir de 1,5 tonne, soit une diminution de 100 kilos par rapport à la norme actuelle.
L’organisation Mobilians, qui représente divers acteurs du secteur, a mandaté le cabinet Dataneo pour évaluer l’impact potentiel de ces nouvelles mesures. Les résultats de cette étude sont frappants. En supposant que le marché reste stable par rapport à 2023, les recettes fiscales liées au malus pourraient passer de 630 millions d’euros cette année à 2,21 milliards d’euros dès l’année prochaine, atteignant 3,27 milliards en 2026 et culminant à 4,44 milliards en 2027. Cela représente une multiplication par sept en l’espace de quatre ans.
La proportion de véhicules concernés par le malus pourrait également connaître une augmentation significative, passant de 40 % l’année dernière à 80 % en 2027. Parmi les modèles les plus vendus, des motorisations jusqu’alors exemptées pourraient désormais être soumises à cette taxe. Par exemple, 44 % des Peugeot 208 pourraient être affectées par le malus, contre seulement 13 % cette année, tandis que 88 % des Dacia Sandero seraient également touchées.
Les prévisions indiquent que le montant moyen du malus pour un Renault Captur pourrait grimper de 351 euros cette année à 695 euros au 1er janvier (+98 %). Pour le Peugeot 2008, la hausse serait de 72 %, passant de 380 à 653 euros. En tenant compte des malus liés aux émissions de CO2 et au poids, le montant moyen à payer lors de l’achat d’un véhicule soumis au malus pourrait passer de 754 euros sur les neuf premiers mois de 2024 à 1 543 euros en 2025, 2 008 euros en 2026 et 2 524 euros en 2027.
Xavier Horent, délégué général de Mobilians, a exprimé des préoccupations concernant le cadre fiscal et réglementaire imposé à l’industrie automobile, soulignant qu’il n’est pas compensé par des mesures d’aide suffisantes pour la transition du parc automobile. En effet, le budget alloué aux aides pour le verdissement du parc, incluant les bonus et les options de leasing, devrait être réduit de 1,5 milliard à 1 milliard d’euros pour 2025.
De plus, la CSIAM, qui regroupe les marques automobiles étrangères présentes en France, a également fait part de ses inquiétudes concernant l’avenir de l’industrie. L’organisation a critiqué le projet de réduction du seuil de malus lié au poids à 1,5 tonne, estimant que cela pourrait avoir des conséquences néfastes, touchant non seulement les SUV, mais également d’autres segments de marché.
With the CO2 emissions threshold set to drop and the penalty ceiling potentially rising to €90,000, many vehicles—especially popular models—could suddenly face hefty fines.