La malédiction du pétrole est-elle à redouter au Maroc ? On peut craindre le pire dans ce pays épargné jusqu’à présent par les révolutions arabes, alors que d’ores et déjà le géant pétrolier américain Chevron a conclu un accord avec les autorités marocaines en vue de mener des travaux d’exploration sur trois sites au large des ses côtes. De quoi créer des tensions entre le royaume chérifien, le Portugal et l’Espagne, le gouvernement marocain ayant récemment annoncé la mise en place d’une commission provisoire pour la délimitation du plateau continental sur la rive atlantique.
Désormais, ce sont les oligarques russes qui investissent dans le royaume chérifien.
Ainsi, le milliardaire russe Roman Abramovitch et Circle Oil Plc, compagnie irlandaise de pétrole, viennent de jeter les bases d’un accord en vue d’investir plus de 20 millions de dollars pour l’exploitation d’un premier site dans le bassin du Gharb. Circle Oil précise par ailleurs sur internet, que le gisement « a été testé avec succès ».
Cinq autres forages devraient être réalisés par la compagnie, laquelle dispose de deux permis d’exploration dans cette zone.
Rappelons que Roman Abramovitch a fait fortune dans l’industrie pétrolière avant de céder sa firme Sibneft en 2005. Il s’oriente de nouveau vers le secteur pétrolier en investissant en Amérique latine et en Afrique.
Depuis 2011, le Maroc a connu la signature de nouveaux contrats pétroliers portant respectivement sur les zones offshores de Foum Assaka, de Cap Boujdour, de Mazagan, d’Essaouira et de Juby Maritime ainsi que sur la zone onshore de Doukkala. À cela s’ajoutent 5 contrats de reconnaissance portant sur les zones offshore de Anzarane, de Tarhazoute et sur les zones onshore de Boudnib et des hauts plateaux. Le royaume chérifien affirme rattraper aujourd’hui son retard via «l’amélioration des techniques de forage qui permettent désormais un accès plus facile aux gisements en eaux profondes».
En vue d’encourager les investisseurs, l’Etat marocain a mis en place des mesures fiscales en vue d’inciter l’exploration tout en amendant la loi sur les hydrocarbures. Ainsi, le gouvernement offre aux nouveaux entrants une exonération de l’impôt sur les sociétés sur une période de dix années consécutives et des taux de redevance sur le pétrole et le gaz ne dépassant pas respectivement les 10 et 5%. Un dispositif qui aura permis l’arrivée pour la seule année 2012 d’environ 30 compagnies étrangères, dont l’américaine Anadarko Petroleum et l’espagnole Repsol.
Sources : MarocHebdo, AFP, ONHYM