Près de neufs mois se sont écoulés depuis le dépôt du projet de loi. Le débat parlementaire a été long et émaillé de nombreux désaccords. Il faut dire que le texte, très attendu à l’issue des Etats généraux de l’alimentation (tenus entre les mois de juillet et décembre 2017), est porteur d’autant d’espoirs que de craintes :
- porteur d’espoirs puisqu’il vise, notamment, à rééquilibrer les rapports de force dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire et à mobiliser et responsabiliser l’ensemble des acteurs dans une stratégie globale tournée vers la qualité et le respect de l’environnement ;
- mais aussi porteur de craintes car la mise en œuvre des mécanismes qu’il prévoit soulève encore, à ce stade, un certain nombre d’interrogations.
La publication de la loi « EGalim » au journal officiel fait suite à la saisine du Conseil Constitutionnel par plus de soixante sénateurs, ayant donné lieu à la décision n° 2018-771 DC rendue le 25 octobre 2018. Si bon nombre d’articles ont été censurés par le Conseil constitutionnel, la quasi-totalité des dispositions du Titre 1er de la loi relatives à l’amélioration de l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agro-alimentaire ont en revanche été maintenues, invitant à dresser le bilan des principales mesures que la loi entend mettre en place en la matière et dont il faudra spécialement tenir compte lors des prochaines négociations.
S’agissant des dispositions de ce Titre 1er, auquel sera limitée la présentation, on relèvera en synthèse parmi les mesures clés du nouveau dispositif :
- Le renforcement de la contractualisation
- Le renforcement de la médiation
- Le relèvement du seuil de revente à perte et l’encadrement des promotions
- La modification du droit de la transparence et des pratiques restrictives de concurrence
Les deux premières mesures procèdent directement de la loi, les deux dernières interviendront par voie d’ordonnances, le Gouvernement ayant été habilité à cet effet par le législateur.