Selon des données provisoires publiées jeudi, le produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne a nettement refréné ses élans au deuxième trimestre, reculant de 0,2%, un chiffre inférieur aux prévisions.
Selon l’Office fédéral des statistiques, Étatistes, cette régression est due essentiellement par la contribution « négative » du commerce extérieur et la baisse des investissements. Ce qui laisserait tout de même laisser entendre que la tendance risque de se confirmer voire d’empirer …
La croissance du premier trimestre a également été révisée à 0,7%, contre 0,8% annoncé initialement.
Si les indicateurs publiés juste auparavant suggéraient déjà un net ralentissement de l’économie allemande, ce dernier s’avère être plus important qu’attendu. Ainsi, les analystes interrogés par l’agence Dow Jones Newswires attendaient un recul du PIB de 0,1% seulement.
Si l’année 2014 avait bien démarré, un hiver clément permettant notamment de réduire les dépenses énergétiques, l’Allemagne n’a pu maintenir sa bonne performance au 2eme trimestre. Situation que la Bundesbank avait d’ores et déjà prévu de longue date.
Au final, le gouvernement allemand va devoir faire face à deux difficultés majeures : la baisse de la balance commerciale et le subit coup d’arrêt de l’investissement des entreprises.
Alors que l’Allemagne pouvait se prévaloir jusqu’à présent d’un brillant excédent commercial, la croissance des exportations a été inférieure à celle des importations par rapport au trimestre précédent.
Quelques éléments positifs tout de même : la consommation des ménages et les dépenses publiques n’ont pas régressé.
En valeur glissante annuelle, la croissance est de 0,8%, précise par ailleurs Destatis. Lequel estime que si « l’économie allemande a certes perdu en dynamique », elle « pourrait encore redémarrer ».
Première économie de l’Union européenne, l’économie allemande se caractérise par trois spécificités : l’industrie, qui représente encore une part significative du PIB (26% en 2012), le poids des exportations, qui ont représenté 41% du PIB en 2012 (le pays est le deuxième exportateur mondial, derrière la Chine depuis 2009), la densité de son tissu d’entreprises de taille moyenne et intermédiaire (le »Mittelstand ») innovantes et exportatrices.
Après une récession de 5,1% en 2009, le PIB allemand a progressé de 4,0% en 2010, de 3,1% en 2011 et de 0,7% en 2012.
Les principales institutions nationales et internationales tablent à l’heure actuelle sur une croissance du PIB comprise entre 1,7% et 1,9% en 2014.
Sources : AFP, Destatis, tresor.economie.gouv.fr
Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com – 17 août 2014