Environ 150 « Américains accidentels », des Français aux prises avec le fisc américain en raison de leur lieu de naissance, ont manifesté dimanche à Paris pour interpeller Donald Trump, en visite en France pour le centenaire de l’armistice.
Estimées à 10 000 en France et plus de 300 000 en Europe, les « Américains accidentels » sont des personnes ayant acquis automatiquement la nationalité américaine parce qu’elles sont nées aux États-Unis, mais qui ont souvent quitté le pays très jeunes et n’y ont plus d’attaches.
« Nous avons bon espoir que nos demandes aboutissent, elles sont en tout cas prises très au sérieux » par le gouvernement de M. Trump, a indiqué à l’AFP Fabien Lehagre, président de l’association regroupant les Américains accidentels (AAA). L’AAA, basée à Paris, avait appelé à une manifestation au pied de la réplique de la Statue de la Liberté sur l’allée des Cygnes, en bord de Seine, pour « demander au président Donald Trump de lever toutes les obligations fiscales américaines pour les personnes ayant la double nationalité américaine et de leur permettre de renoncer à leur citoyenneté sans frais ».
Depuis l’adoption en 2010 du Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA), qui substitue le critère de la nationalité à celui du domicile fiscal, ces personnes se voient en effet obligées de déclarer leurs revenus aux États-Unis, et le cas échéant d’y payer des impôts. En cas de refus, leurs établissements bancaires s’exposent à des sanctions. Ce qui les pousse à refuser à ces clients l’accès à des services financiers tels que l’ouverture de comptes bancaires ou la souscription d’une hypothèque.
« Je sais que le courrier que j’ai écrit il y a un mois au gouvernement Trump est arrivé au plus haut niveau. Et le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin a eu des échanges récents avec le gouvernement français et des membres de la Commission européenne », a indiqué M. Lehagre.
Les « Américains accidentels aimeraient se défaire de cette nationalité », souligne-t-il, alors que Donald Trump, lors de sa campagne électorale pour les élections de mi-mandat, a affirmé vouloir mettre fin au droit du sol, qui stipule que tout enfant né sur le territoire américain a la nationalité américaine. Ces « Américains accidentels ne profitent pas des avantages offerts par les États-Unis, ne détiennent pas de passeport américain dans la plupart des cas, ne parlent souvent pas anglais et peuvent perdre toutes leurs économies en impôts et amendes avant de pouvoir renoncer à leur citoyenneté », rappelle l’AAA.