Selon Vincent Guenzi, stratégiste de Cholet Dupont, des signaux positifs ont commencé à apparaître en novembre. « Américains et Chinois ont décrété une trêve de 90 jours lors du G20. Mais les opérateurs ne croient pas à un accord au terme de cette trêve, car les positions des deux parties semblent trop éloignées et aucune ne veut perdre la face. Dans le même temps, la modération de la croissance en Chine mais aussi aux Etats-Unis rend les deux pays plus vulnérables en cas d’affrontement commercial, ce qui pourrait amener leurs dirigeants à des compromis, en négociant par étapes. »
Autre facteur favorable, la Fed pourrait procéder à une pause dans la remontée des taux d’intérêt. « Les marchés n’y croient pas ou pensent que cela serait insuffisant pour permettre aux Bourses de se redresser. C’est oublier que chaque fois que la Fed a interrompu temporairement son cycle de durcissement monétaire (en 1967, en 1987, en 1995 et en 2016), un rebond marqué des actifs risqués a eu lieu. » Enfin, l’environnement économique semble se stabiliser, voire s’améliorer dans les pays émergents, notamment au Brésil, en Inde et même en Chine.
Les américaines et les asiatiques hors Japon
Mais les marchés financiers ont préféré se concentrer sur les sujets d’inquiétude, comme le Brexit, l’agitation sociale en France, la montée des populismes en Europe ou des indicateurs précurseurs de la prochaine fin du cycle économique outre-Atlantique comme la courbe des taux, la hausse des taux des emprunts à haut rendement et la baisse des marges des entreprises. « Ces facteurs sont moins bons qu’auparavant, mais ils n’ont pas atteint le seuil critique qui rendrait une récession imminente. Les marchés ignorent les bonnes nouvelles quand ils entrent en phase de correction anxiogène auto-entretenue. Ils commettent alors des excès.»
Dans ce contexte, il faut rester prudent, car le risque de correction plus forte a augmenté. La volatilité pourrait donc être plus élevée, avec à la clé la prise de positions tactiques plus opportunistes. Vincent Guenzi reste neutre sur les actions à court terme, mais a profité de la baisse des cours pour faire passer de 47,8 % à 51,1 % sa pondération en actions dans son allocation équilibrée. Il sous-pondère les européennes au bénéfice des américaines et des asiatiques hors Japon. A moyen terme, il préconise toujours une surpondération des titres américains et européens. Dans le domaine obligataire, où la sous-pondération est de mise à court et moyen terme, aucune classe d’actifs n’est privilégiée. En revanche, les emprunts d’Etat européens bien notés sont sous-pondérés sur les deux périodes, tout comme les sociétés privées bien notées, la dette émergente et le haut rendement américain.
L’avis d’Investir
Pour notre part, nous sommes surpondérés en actions depuis que le Cac 40 est revenu à 5.000 points. Nous privilégions les actions asiatiques hors Japon, qui ont été très attaquées cette année alors que les perspectives économiques de la zone restent favorables. Nous sommes aussi positifs sur les valeurs moyennes françaises qui ont subi un véritable krach et dont les valorisations sont redevenues très attrayantes pour le moyen terme. Le marché a baissé sans discernement pour des raisons de liquidité, avec à la clé des opportunités d’achat.