Fin janvier, les Bourses mondiales ont annulé leurs gains des trois premières semaines du mois. « Les craintes à propos de la situation sanitaire et du durcissement des restrictions de déplacement ont dominé, explique Vincent Guenzi, stratégiste de Cholet Dupont. Elles ont touché plus rapidement les Bourses de la zone euro. Les Etats-Unis, moins enclins aux doutes, ont mieux résisté avant d’être frappés par une vague de débouclements de positions spéculatives qui a fait reculer les indices. »
Cet expert n’est cependant pas inquiet. « Si ces mouvements ont relancé les interrogations sur une nouvelle exubérance irrationnelle des marchés financiers, les perspectives de reprise de la croissance mondiale en 2021 restent encourageantes en raison de l’efficacité avérée des vaccins. Grâce à eux, les Bourses devraient conserver une tendance haussière alors que les soutiens monétaires seront maintenus, que le plan de relance européen de 750 milliards sera mis en œuvre et que les plans de soutien budgétaire seront encore augmentés aux Etats-Unis. »
Des valorisations élevées en absolu mais attractives en relatif
Vincent Guenzi met l’accent sur le fait que la pandémie perd en intensité au niveau mondial malgré de fortes disparités entre pays. « C’est le fruit des mesures de confinement, des restrictions de déplacements et des activités sociales en Europe, mais aussi en Asie. Parallèlement, l’efficacité des trois vaccins est prouvée. » Même si la baisse d’activité devrait se poursuivre au premier trimestre en Europe, « les marchés financiers s’en accommodent car ils regardent bien au-delà des prochains mois. 2021 sera l’année du rebond des bénéfices. Nous maintenons une vue positive sur les actions, dont les valorisations absolues sont élevées, mais dont les valorisations relatives par rapport aux emprunts d’Etat sont attractives. La fin du mois de janvier a montré que des corrections restaient possibles. Elles devraient rester brèves et limitées (entre 3% et 6% de baisse pour les indices) du fait de l’abondance des liquidités et de la présence d’investisseurs en quête de bonnes affaires. Elles offrent de bonnes opportunités d’achat. La tendance de fond reste haussière et, à chaque repli, il faut renforcer l’exposition en actions des portefeuilles. »
Vincent Guenzi reste donc surpondéré en actions à court et moyen terme. Son taux d’investissement en actions est stable, à 58,6%. A court terme, l’accent est mis sur les actions européennes et asiatiques hors Japon au détriment des sud-américaines et est-européennes. A moyen terme, seules les nippones sont sous-pondérées.
Au chapitre obligataire, les emprunts d’Etat européens non AAA et les obligations convertibles européennes sont privilégiés à court terme au détriment des emprunts d’Etat américains et européens les mieux notés. A moyen terme, la dette émergente et les convertibles européennes sont surpondérées alors que les emprunts d’Etat américains et européens notés AAA sont de nouveau sous-pondérés.
L’avis d’Investir
Nous avions conseillé le mois dernier de repasser à une surpondération sur les actions avec un Cac 40 de retour à 5.300 points. Nous avions été un peu trop gourmands, puisque le point bas a été de 5.379 points. Nous remontons donc notre limite d’achat à 5.400 points. En sens inverse, dans une optique à court terme, une sous-pondération se justifierait avec un Cac 40 au-dessus des 6.000 points.