Selon Vincent Guenzi, stratégiste de Cholet Dupont, « la correction d’octobre a remis les pendules à l’heure et a eu deux mérites : réduire les valorisations des actions les plus chères et amener les investisseurs à davantage intégrer le risque de ralentissement économique. Pourtant, l’évolution des fondamentaux de l’économie et de l’activité des entreprises, qui ne se sont que légèrement dégradés, ne permet pas d’affirmer que ce mouvement va s’amplifier. En revanche, les marchés sont plus conscients du risque récessif découlant de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. »
Si la croissance mondiale connaît un petit ralentissement, surtout dans l’industrie, l’expansion reste vigoureuse aux Etats-Unis, mais les risques de dérapage inflationniste ne sont pas manifestes malgré la hausse des salaires. « Il n’y a aucun signal précurseur de récession aux Etats-Unis. La principale menace pour 2019 reste celle du protectionnisme et des droits de douane qui peuvent être imposés sur la totalité des exportations chinoises. » Heureusement, les élections de mi-mandat qui ont permis au parti démocrate de regagner le Congrès réduit le risque protectionniste.
Si les valorisations des actions se sont détendues, « l’incertitude qui pèse sur l’activité et sur la croissance des résultats bloquera sans doute le rebond des cours, probablement à l’approche des plus hauts niveaux de cette année. En résumé, le risque de forte baisse s’est réduit, mais le potentiel de hausse également, du moins pour l’instant. »
Dans ce contexte, Vincent Guenzi reste neutre sur les actions à court terme. Il sous-pondère les européennes au bénéfice des américaines. Mais il écrivait le 9 novembre que, si les indices rebaissaient un peu, « cela serait une nouvelle occasion de renforcer les positions en actions. » Or, les places financières ont de nouveau faibli depuis. A moyen terme, il préconise toujours une surpondération des titres américains et européens.
Dans le domaine obligataire, où la neutralité est de mise à court terme et la sous-pondération à moyen terme, aucune classe d’actifs n’est malgré tout privilégiée. En revanche, les emprunts d’Etat européens bien notés sont sous-pondérés sur les deux périodes, tout comme les sociétés privées bien notées, la dette émergente et le haut rendement américain.
L’avis d’Investir :
Pour notre part, nous avions conseillé le mois dernier de passer à une surpondération des actions dans l’hypothèse d’un CAC 40 de retour à 5.000 points. Ce scénario s’étant réalisé, nous privilégions actuellement les actions, sans biais géographique particulier en raison des prises de bénéfices qui ont aussi affecté Wall Street.