Vincent Guenzi, stratégiste de Cholet Dupont, remarque que les places financières ont regagné en janvier le terrain perdu en décembre. « L’ampleur du rebond des marchés a égalé l’excès de la baisse. Il a été déclenché par l’inversion des motifs qui avaient provoqué cette dernière. Aujourd’hui, les valorisations des marchés se sont à nouveau ajustées aux perspectives réduites de l’activité. Les risques qui pèsent sur celle-ci sont encore nombreux, ce qui justifierait que les Bourses fassent au moins une pause. En revanche, la Fed, par sa patience, et Donald Trump, par son empressement à calmer le jeu quand les marchés s’inquiètent, sont peut-être devenus les alliés des investisseurs. Le risque de fort repli des marchés a sans doute diminué. Compte tenu du calendrier des prochaines semaines et des signaux mitigés sur la croissance, des opportunités d’achat pourraient se présenter avec un moindre risque qu’au début de l’année. Nous restons encore prudents à court terme mais le niveau de confiance est remonté. »
Des actions à leur prix
En raison d’un contexte économique mitigé, avec un abaissement des prévisions de croissance par le FMI et l’Union européenne, cet expert a pris tactiquement des profits sur son allocation équilibrée, avec une pondération des actions revenue de 51,1 % à 47,8 %. « La valorisation des actions s’est redressée et, pour progresser davantage, les marchés ont besoin d’avoir une meilleure visibilité sur la croissance et sur les risques qui pèsent sur celle-ci. Il serait donc logique qu’une période d’attentisme se mette en place en Bourse. La nature des prochaines nouvelles décidera de la forme de celle-ci : stabilisation ou prises de profits plus appuyées. »
Avec un pourcentage d’actions proche de 50 %, Vincent Guenzi reste neutre sur les actions à court terme. Il sous-pondère les européennes et les japonaises au bénéfice des américaines et des émergentes. A moyen terme, il préconise toujours une surpondération des actions avec un accent mis sur les titres américains et européens. Dans le domaine obligataire, où la neutralité est de mise à court et la sous-pondération moyen terme, la dette émergente est privilégiée sur les deux périodes. En revanche, les sociétés privées européennes bien notées sont sous-pondérés à court et moyen terme. A moyen terme, toutes les classes d’actifs obligataires sont sous-pondérées, à l’exception de la dette émergente, surpondérée, et des convertibles européennes, où la neutralité est de mise.
L’avis d’Investir
Pour notre part, nous sommes surpondérés en actions avec un accent mis toujours sur les valeurs moyennes françaises, les actions émergentes et les mines d’or. Mais, dans une optique à court terme, nous redeviendrions neutres avec un Cac 40 au-dessus de 5.100 points afin de prendre quelques bénéfices après un beau rebond.