En mars, les places financières ont gagné 6% en moyenne, en raison « des avancées des campagnes de vaccination dans le monde, de l’adoption ou de l’annonce des différents plans de relance américains et du relèvement des perspectives économiques, analyse Vincent Guenzi, stratégiste de Cholet Dupont. Les bonnes nouvelles ont donc largement compensé la recrudescence de la pandémie en Europe ou dans les pays émergents aux yeux des investisseurs qui restent fixés sur les prochaines réouvertures des économies. »
De fait, les perspectives économiques sont révisées en hausse, en particulier outre-Atlantique, où la croissance économique a été plus forte qu’attendu au premier trimestre. Elle sera stimulée par les 1.400 dollars perçus par chaque ménage américain en mars et par le plan de relance pour les infrastructures de 2.000 milliards de dollars sur 10 ans. Toutefois, « l’alourdissement de la fiscalité réduira cet effet d’entraînement. Les entreprises les plus touchées par la hausse de la fiscalité se trouveraient dans les secteurs de la santé et de la technologie alors que celles bénéficiant des plans de relance sont dans des secteurs plus cycliques (BTP, produits de base, biens de consommation durable). La rotation boursière engagée en faveur de ces dernières au détriment des premières pourrait éventuellement se prolonger plus durablement. »
Les points positifs l’emportent sur les négatifs
Si l’évolution des taux longs constitue l’autre sujet sensible pour les marchés, les taux à 10 ans américains ne devraient pas dépasser 2% d’ici la fin de l’année selon cet expert. Or, les estimations bénéficiaires sont revues à la hausse pour 2021 et 2022. « Ce mouvement devrait se prolonger et alimenter la hausse des indices boursiers tout en contribuant à faire baisser le niveau de valorisation de ceux-ci. La valorisation relative des actions face aux obligations reste attractive et les protège de la remontée des taux comme mars l’a illustré. En définitive, les points positifs l’emportent largement sur les négatifs, en tout cas pour les marchés actions américains. » Si la hausse des actions ne semble donc pas terminée, une pause serait logique après la balle progression de ces derniers mois. « Face à un risque de repli assez habituel de 5 à 10% ces prochaines semaines ou ces prochains mois, il est légitime de commencer à prendre quelques bénéfices et d’accompagner la hausse par des allègements de positions. »
C’est pourquoi le taux d’investissement en actions est revenu de 60,2% à 58,4%. Toutefois, Vindent Guenzi continue de surpondérer les actions à court et à moyen terme. A court terme, l’accent est mis sur les actions américaines (couvertes du risque de change) et européennes au détriment des sud-américaines et est-européennes. A moyen terme, aucune zone géographique n’est sous-pondérée.
Au chapitre obligataire, seules les obligations à haut rendement européennes sont privilégiées à court et à moyen terme au détriment des emprunts d’Etat américains et européens. A moyen terme, les convertibles du Vieux Continent sont aussi surpondérées.
L’avis d’Investir
Pour notre part, nous avons profité de la hausse du Cac 40 au-dessus de la barre des
6.000 points pour passer à une sous-pondération des actions. Nous repasserions à la neutralité dans l’hypothèse d’un Cac 40 qui subirait des prises de bénéfices et se rapprocherait des 5.700 points. N’oublions pas que la saisonnalité des actions va devenir négative à partir de mai et que juin est souvent un mois baissier.