Selon Vincent Guenzi, stratégiste de Cholet Dupont, « l’environnement général reste favorable aux actions des pays développés. Mais combien de temps l’absence de tensions inflationnistes pourra-t-elle se prolonger ? Comment les marchés obligataires réagiront-ils à l’amorce du dégonflement du bilan de la FED ? Ces questions sont légitimes mais les investisseurs regardent ailleurs : la réforme fiscale américaine. L’ambiance reste haussière, surtout aux Etats-Unis, mais les risques de correction augmentent peu à peu. Nous conservons une position tactique relativement prudente, dans l’attente de meilleures opportunités à saisir dans les prochains mois. »
Cet expert anticipe une reprise modérée de l’inflation sous l’impulsion de la hausse des cours des matières premières et du pétrole, d’une part, et de la faiblesse du chômage américain, d’autre part. « En outre, l’adoption de la réforme fiscale créerait sans doute un surcroît de croissance, modeste mais suffisant pour alimenter davantage les craintes de remontée des taux courts et longs. Voilà le principal facteur de risque de correction aux Etats-Unis. » Toutefois, elle ne devrait pas survenir à court terme, car il n’y a pas de risque de récession à horizon de 12 mois. Or, historiquement, la Bourse n’a pas pâti des premiers resserrements monétaires. En outre, les investisseurs pensent que la FED conservera une attitude très conciliante. « Cet environnement est propice au maintien d’une volatilité extrêmement basse pour tous les actifs financiers. Il entretient l’optimisme et la complaisance des marchés. Tous les actifs financiers deviennent relativement chers. »
A court terme, Vincent Guenzi reste cependant très légèrement surpondéré sur les actions, avec les seules actions asiatiques hors Japon privilégiées. A moyen terme, l’accent demeure mis sur les actions européennes. Au chapitre obligataire, une unique classe d’actifs est surpondérée, tant à court qu’à moyen terme : le haut rendement européen. En revanche, les emprunts d’Etat sont sous-pondérés sur les deux périodes, tout comme les sociétés privées bien notées et le haut rendement américain.
L’avis d’Investir
Nous sommes également surpondérés en actions, avec une priorité accordée aux valeurs de la zone euro. Dans le domaine obligataire, nous conseillons toujours les convertibles et la dette émergente libellée en devises locales, seule classe d’actifs obligataire à offrir une rémunération correcte.