C’est l’heure du traditionnel chamboule-tout au sein du cabinet Portzamparc, qui vient de dévoiler sa nouvelle « short list » de valeurs favorites pour le mois de décembre. Avec deux changements. Le premier, concernant l’éditeur de logiciels IGE+XAO, est des plus logiques compte tenu de l’offre déposée par Schneider Electric pour en prendre le contrôle. C’était un excellent choix de la part des analystes nantais, le prix proposé constituant un plus haut niveau historique. La deuxième société sortant de la liste est LDC, les résultats semestriels du groupe volailler étant ressortis en dessous des attentes de Portzamparc.
Place donc à deux nouveaux dossiers. Le premier est tout à fait dans l’air du temps, Compagnie des Alpes, exploitant de domaines skiables (premier groupe de remontées mécaniques dans le monde), mais aussi pour partie gestionnaire de sites de loisirs (Parc Astérix, Musée Grévin, Parc miniature…). Le second porte sur un secteur structurellement porteur, les maisons de retraite, avec Orpéa.
Compagnie des Alpes. La nomination d’Eric Lombard au sein de la CDC, actionnaire à 39,5% du groupe, en novembre est un élément déclencheur selon Portzamparc. Cette nomination relance en effet le dossier d’ouverture du capital de la société. Et le chinois Fosun fait toujours partie des acteurs cités pour prendre une participation. En dehors de cet élément, la situation touristique s’améliore en France et les bons signaux sont confirmés tout au long de l’année. Sur l’année, le chiffre d’affaires s’est amélioré tant dans les domaines skiables que dans les loisirs, avec notamment un record de fréquentation pour le Parc Astérix. Parmi les leviers opérationnels du groupe, une progression attendue de la marge d’excédent brut opérationnel et une réflexion en cours sur le développement des musées Grévin à l’international.
Portzamparc vise un objectif de cours de 31,50 euros par action.
Orpéa. La « dynamique est toujours positive », tant sur le plan de la croissance organique, qui devrait se maintenir à 5% par an, les dernières acquisitions réalisées hors de France (Suisse, Espagne) offrant de vrais relais de croissance. En 2017, la croissance totale sera ainsi proche de 10%, dont près de 5% en organique (+10,3 à neuf mois, +5,3% en organique). Pour ce qui est des résultats, une nouvelle progression de la profitabilité est anticipée pour cette année, la baisse continue du coût de la dette offrant un levier sur le bénéfice net. Malgré le parc immobilier détenu par le groupe, la structure financière est maîtrisée. Par rapport aux autres sociétés du secteur, la dynamique commerciale est bien supérieure chez Orpéa (+2% à 3% seulement chez Korian par exemple, contre 5% pour Orpéa), alors que les implantations à l’international se poursuivent (Brésil, Portugal).
Portzamparc vise un objectif de cours de 110 euros par action.
Et parmi les trois autres dossiers qui continuent de figurer dans la « short list » du cabinet, Herige, le négociant de matériaux de construction, qui continue de bénéficier du rythme soutenu du secteur. A fin octobre, 504.000 logements (+12,4%) ont été autorisés (en données cumulées sur neuf mois) et 418.000 (+17,2%) mis en chantier. Pour ce qui est de l’encadrement réglementaire, le PTZ neuf sera reconduit jusqu’à fin 2019 dans les zones non-tendues et le crédit d’impôt maintenu, même si le taux est ramené de 30% à 15%. Le business plan a été confirmé, avec notamment un objectif de marge opérationnelle courante de 3,5% pour le pôle VM Matériaux en 2020 (contre 0,1% en 2016).
Portzamparc vise un objectif de cours de 43 euros par action.
Pour ce qui est d’Infotel, il s’agit d’un « titre premium qui déçoit rarement ». La croissance organique moyenne ressort à plus de 10% sur les trois dernières années et le résultat opérationnel a augmenté dans le même temps de 12,6% (+13% pour le profit net). Malgré un effet calendaire défavorable (-2 jours), le chiffre d’affaires à neuf mois a augmenté de 8,9% en données organiques. Pour ce qui est de la suite, des hausses de salaires sont aujourd’hui nécessaires, mais elles sont en ligne avec les estimations de début d’exercice, les problèmes de turnover, de recrutement et de hausse des salaires qui touchent le secteur étant surtout localisées à Paris. Malgré les investissements réalisés dans les logiciels et les pressions sectorielles, la marge opérationnelle courante s’est maintenue au premier semestre à un haut niveau de près de 11%. Désormais, l’accélération des ventes de logiciels pourrait être le prochain catalyseur dans ce dossier, dont un regain d’intérêt espéré pour le logiciel d’archivage Arcsys et le lancement commercial d’Orlando (documentation technique aéronautique).
Portzamparc vise un objectif de cours de 56,90 euros par action.
Enfin, MGI Coutier, pour sa « qualité non valorisée ». Les fondamentaux de l’équipementier automobile sont solides, les principaux marchés du groupe restant bien orientés (+3,9% depuis le début de l’année en Europe, +4,5% en Amérique du nord). Le démarrage des nouvelles usines va contribuer à la montée en puissance de l’activité (Maroc depuis juin 2016, Chine -production en mars 2017- et Mexique -livraisons, comme pour la Chine, à partir de début 2018), Thaïlande, dont le site devrait être opérationnel au cours du premier semestre 2018). Les efforts de productivité se poursuivent avec notamment la robotisation. Malgré une poussée des investissements, la génération de cash reste forte. La dette nette est limitée à 16 millions d’euros à fin septembre. Avec le repli de plus de 8% de l’action depuis un mois, l’équipementier est maintenant décoté par rapport aux autres acteurs du secteur, de près de 20% par exemple sur la base de la valeur d’entreprise sur résultat opérationnel 2017 et 2018.
Le potentiel est fixé à près de 30% sur la base d’un objectif de cours de 42,70 euros par action.