Après avoir essuyé une perte sèche d’avril à juin, Adidas espère un retour dans le vert sur le trimestre en cours, malgré la poursuite de la crise sanitaire, grâce au boom continu de ses ventes en ligne.
“La majorité de nos magasins ont de nouveau ouvert” fin juin, et ainsi “nous voyons la lumière au bout du tunnel”, a déclaré le président du directoire, Kasper Rorsted.
D’avril à juin, le résultat opérationnel (Ebit) est ressorti négatif de 333 millions d’euros, lesté par 250 millions de charges liées au coronavirus. Le résultat net part du groupe est lui de -295 millions d’euros.
Les ventes ont reculé de 35% sur un an, à 3,58 milliards d’euros, soit un peu moins que le recul supérieur à 40% attendu par le groupe au terme du premier trimestre.
Cela s’explique par le boom du commerce en ligne: il a pratiquement doublé (+93%) sur le trimestre pour représenter “plus d’un tiers des ventes du groupe”, contre un peu plus de 10% avant la crise sanitaire.
“Nous allons continuellement investir de façon agressive dans notre environnement en ligne, que ce soit via notre portefeuille d’applications, la création numérique de produits ou la distribution”, a expliqué Kaspar Rorsted lors d’une conférence téléphonique.
Recul de 33% pour adidas
Les ventes de la marque phare Adidas ont reculé de 33% contre 42% pour sa petite soeur à problèmes Reebok, dont la valeur a été dépréciée de 42 millions d’euros, à 803 millions d’euros. L’avenir de Reebok reste au sein d’Adidas, ont cependant assuré les dirigeants du groupe.
La Chine a vu ses ventes se stabiliser sur le trimestre, alors qu’elles ont reculé dans les régions où les magasins ont rouvert plus tardivement, comme en Europe (-40%). En Amérique du Nord (-38%), le bilan aurait été pire sans le boom du commerce en ligne qui été le plus marqué parmi ses marchés stratégiques.
Alors que 92% de ses magasins ont désormais rouvert dans le monde, les ventes devraient afficher à fin septembre un recul de moins de 10% sur un an, et l’Ebit devrait ressortir positif entre 600 et 700 millions d’euros.
Après une saignée de 800 millions d’euros sur le premier trimestre, la trésorerie est restée stable d’avril à juin à quelque 2 milliards d’euros, en ayant renoncé à certaines dépenses comme le lancement de nouveaux produits.
De plus, le groupe n’avait pas tiré un euro à fin juin sur les lignes de crédit de 3 milliards d’euros obtenues en avril auprès de la banque publique KfW et de banques privées.
En juillet, 500 millions ont été utilisées de cette enveloppe.
Jeudi, Adidas a aussi annoncé avoir reçu pour la première fois une notation financière de deux agences, Moody’s et Standard & Poor’s, avec à chaque fois des notes élevées attestant de sa bonne santé financière.
En Bourse, le titre Adidas gagnait 3,50% à 248,20 euros à 10H46 GMT, dans un Dax en repli de 0,25%.
(Avec AFP)