Alerte au feu dans le camp Volkswagen, l’étau se resserrant chaque jour un peu plus autour des dirigeants du groupe empêtré de plus en plus dangereusement dans le scandale du Dieselgate.
Audi a annoncé lundi une opération de grande envergure de remise à plat de son directoire. Ce remaniement est le plus important opéré par la marque depuis des années. Laquelle semble vouloir se dissocier autant que faire se peut de se dissocier du scandale. Mais la tâche pourrait ne pas être aussi facile qu’espérée. L’enjeu est d’autant plus important que la marque constitue l’un des principaux contributeur aux profits du groupe Volkswagen. Rappelons que c’est en novembre 2015 qu’Audi avait indiqué que ses moteurs diesel 3,0 litres V6 étaient équipés d’un dispositif de contrôle permettant de contourner les tests d’émissions américains.
Audi a ainsi annoncé le remplacement le directeur financier Axel Strotbek, de celui du directeur de la production Hubert Waltl, du directeur des ressources humaines Thomas Sigi et du directeur des ventes Dietmar Voggenreiter.
Dès le 1er septembre, Alexander Seitz prendra la place d’Axel Strotbek, Bram Schot remplacera Dietmar Voggenreiter, Wendelin Göbel succèdera à Thomas Sigi tandis que Peter Kössler prendra la suite de Hubert Waltl.
Wendelin Göbel est un proche de Rupert Stadler, le président du directoire d’Audi, et de Matthias Müller, le président du directoire de Volkswagen. Peter Kössler dirige quant à lui l’usine Audi de Gyor, en Hongrie. Bram Schot est pour sa part le directeur des ventes d’utilitaires de VW. Alexander Seitz a exercé des responsabilités en Amérique Latine et au sein de la coentreprise chinoise SAIC Volkswagen.
Même si Rupert Stadler fait l’objet de critiques de la part des médias et des syndicats, pointant du doigt sa gestion du scandale, il demeure pour l’instant indéboulonnable. Historie peut être de jouer le rôle de l’ultime fusible si nécessaire ou de garder à la tête d’Audi un dirigeant totalement aux faits du dossier, tant ceux rendus publics que les moins avouables.
Fait notable : dans son communiqué, le constructeur n’a fourni aucun argument justifiant ce remaniement.
La semaine dernière, l’agence de presse Reuters avait fait état de rumeurs selon lesquelles le directoire d’Audi serait remanié d’ici l’ouverture du salon de l’automobile de Francfort (IAA) qui a lieu à la mi-septembre. Des indiscrétions avaient alors laissé entendre que le maintien de Stadler serait dû aux soutiens que lui apporteraient les familles Porsche et Piëch, qui contrôlent Volkswagen.
Début juin, Volkswagen avait démenti que le président directoire était sur la sellette. Répondant ainsi aux affirmations de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel sur le sujet, suite à la découverte d’un logiciel fraudeur chez Audi et l’élargissement de l’enquête concernant VW.
Le 17 mai dernier, Rupert Stadler a été reconduit à son poste pour cinq ans, même si sa gestion du scandale des émissions polluantes était d’ores et déjà critiquée. Deux sources proches du conseil de surveillance du constructeur avaient toutefois indiqué en suivant que sa reconduction avait été conditionnée par l’établissement d’un accord entre les membres du conseil de surveillance stipulant qu’il n’irait pas au bout de son mandat.
Sources : Audi, Reuters, AFP
Crédit Photo : Audi