À l’approche de la fin de l’année 2024, les Notaires de France ont publié leur rapport annuel sur le marché immobilier français, révélant une situation morose. Les ventes de biens immobiliers, qu’il s’agisse d’appartements ou de maisons, connaissent une stagnation notable. Paris, en particulier, illustre cette tendance avec une intensité accrue.
Sur une période de douze mois, le volume des transactions immobilières dans la capitale a diminué de plus de 20 %, dépassant de trois points la moyenne nationale. Depuis la crise sanitaire de 2020, ce ralentissement des ventes semble devenir une norme persistante.
Ce déclin de la demande impacte directement les prix. En décembre 2024, acheter un bien immobilier à Paris coûtait en moyenne 6,7 % de moins qu’un an auparavant, une réduction plus marquée que la moyenne nationale qui est de 3,9 %. D’autres grandes villes comme Bordeaux, Lyon, et Nantes ont connu des baisses encore plus importantes.
Sur une période de cinq ans, Paris affiche une diminution des prix de 4 %, la seule autre ville enregistrant une baisse similaire étant Bordeaux avec 2 %. Malgré cette tendance à la baisse, les prix parisiens restent élevés. En effet, une mensualité de 800 euros permet d’acquérir seulement 12 m² à Paris, où le prix moyen au mètre carré est de 9 490 euros, contre 111 m² à Saint-Étienne et deux fois moins qu’à Nice, la deuxième ville la plus chère à ce niveau.
En outre, bien que le coût de l’immobilier ait reculé, les acheteurs de 2024 disposent de moins de surface pour la même mensualité comparée à 2014, soit une diminution de 3 %.
L’étude souligne également une baisse structurelle du pouvoir d’achat immobilier au cours des deux dernières décennies. Au début des années 2000, le marché a bénéficié d’une conjoncture économique favorable, avec des taux d’emprunt bas. Cette dynamique a été perturbée par la crise économique de 2008.
À partir du milieu des années 2010, le marché a connu un regain. Cependant, ces fluctuations cycliques n’ont pas facilité l’accès à la propriété pour les ouvriers et employés. Selon les données des Notaires de France, entre 1998 et 2018, la proportion d’appartements anciens achetés par ces catégories socioprofessionnelles est passée de 15 % à 5 %.