La Banque centrale européenne a annoncé jeudi une baisse d’un tiers de son bénéfice en 2020 sur un an, conséquence d’un dollar faible et d’intérêts en baisse malgré sa politique expansive face à la pandémie du covid-19.
L’an dernier, la BCE a enregistré un bénéfice net de 1,6 milliard d’euros, contre 2,4 milliards d’euros en 2019, selon un communiqué. Le bénéfice net de la BCE a vocation à être redistribué en totalité aux banques centrales nationales de la zone euro.
Le tassement de l’an dernier est « principalement dû à la baisse des revenus nets d’intérêts sur les réserves de change » notamment en dollars, et « sur les titres détenus à des fins de politique monétaire », dont fait partie le fameux « PEPP », le programme d’urgence lancé en mars pour contrer la récession causée par la pandémie, selon l’institution.
En particulier, les intérêts perçus sur les obligations des Etats membres de l’euro ont baissé de 110 millions d’euros sur un an, à 1,34 milliard d’euros. La BCE rachète des titres souverains dans le cadre du PEPP et ceux-ci, à l’image du « Bund » allemand à 10 ans, ne rapportent pas ou très peu d’intérêts. Le « PEPP » lancé en mars a conduit à racheter plus de 750 milliards d’euros d’actifs publics et privés sur le marché à fin 2020, essentiellement par le biais des banques centrales nationales.
D’autre part, la BCE note que les flux d’intérêts se tarissent sur les dettes anciennes rachetées auprès du Portugal, de l’Irlande, de l’Italie, de la Grèce et de l’Espagne en 2010. Ces titres qui offrent un rendement élevé en raison de leur profil risque sortent du bilan de l’institut au gré des échéances.
Les comptes de la BCE n’incluent pas non plus les produits d’intérêts sur les liquidités placées par les banques et taxées au taux négatif de 0,50%, au lieu de les distribuer dans l’économie. Ces liquidités dorment aux guichets des banques centrales nationales qui en tirent des produits de manière séparée.
Les activités de surveillance du secteur bancaire par la BCE ont elles généré une contribution de 535 millions d’euros, à la charge des banques, stable sur un an après une forte hausse en 2019 liée aux activités de surveillance renforcées avant le Brexit.