Assurance-prospection, pass export, couverture sur le court terme : Bercy muscle ses dispositifs financiers pour soutenir les exportations françaises, dans le cadre de sa stratégie pour dynamiser le commerce extérieur, talon d’Achille de l’économie française.
La direction générale du Trésor doit détailler jeudi ses nouveaux dispositifs financiers lors de son traditionnel événement sur le financement public à l’export, qui rassemble chaque année plusieurs centaines d’entrepreneurs au ministère de l’Economie et des Finances.
« L’idée est d’avoir une gamme de produits sur les financements export la plus complète possible », explique-t-on à Bercy.
Outil phare du financement à l’export, l’assurance-prospection, qui permet de couvrir une PME en cas d’échec d’une prospection à l’étranger, devrait être « simplifiée » et rendue « beaucoup plus efficace et beaucoup plus incitative pour les entreprises », selon cette source.
Dans le détail, le gouvernement a décidé d’introduire une « avance de frais » pour inciter les PME à se lancer à l’export et de « mobiliser le réseau » de bpifrance pour faire connaître et commercialiser cette offre à travers le territoire français.
Autre axe : le développement de la « couverture sur le court terme à l’ensemble des géographies », pour accompagner les PME.
« A l’autre extrémité de l’échelle des projets, il y avait un besoin surtout exprimé par la place de Paris d’avoir des garanties pour des grands projets stratégiques, internationaux, auxquels participent des entreprises françaises mais qui pour certains n’ont pas de part française », a expliqué Bercy.
Le ministère compte donc ouvrir désormais une garantie sur ces projets s’ils sont jugés suffisamment stratégiques.
Cela pourrait concerner par exemple des projets dans le secteur énergétique ou des projets d’infrastructures, selon cette source.
Le gouvernement a aussi crée un « Pass Export », ouvrant une garantie à un exportateur pendant une période déterminée sur tous ses contrats, sous réserve qu’il s’engage à avoir un contenu français, que ce soit en termes d’emplois ou de fourniture, d’un certain niveau.
Un premier Pass export a été signé fin février lors d’un déplacement du Premier ministre Edouard Philippe à Roubaix, avec le groupe de construction navale Piriou.
« L’idée est d’établir un contrat de confiance » avec les entreprises, souligne Bercy. Pour vérifier que l’engagement est bien tenu par les entreprises bénéficiant de ce pass, un rendez-vous est prévu à mi-parcours et des audits en fin de parcours.
En 2017, le déficit commercial français s’est nettement creusé pour atteindre 62,6 milliards d’euros, contre 48,3 milliards d’euros un an auparavant.