Contre l’avis du gouvernement de Theresa May, la Chambre des Communes a adopté un amendement au projet de loi sur le retrait déposé par le Conservateur Dominic Grieve par lequel cette dernière aurait le pouvoir d’approuver ou non les termes de l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’UE. Par ailleurs, la Chambre des Lords qui vient d’en terminer la lecture. a adopté quinze amendements, tous contre l’avis du gouvernement, confirmant entre autres que ce projet de loi devra être approuvé par les Chambres, que la participation à l’Union douanière est une condition pour le retrait, que la Charte des Droits fondamentaux devra continuer à s’appliquer ou qu’une protection renforcée devra assurer que la législation européenne existante dans certains secteurs (social, environnement, consommateurs…) ne sera pas réduite. Toutes les propositions des Lords ne survivront pas lors de la phase de « considération » avec la Chambre des Communes, mais il est en tout clair que les parlementaires britanniques auront leur mot à dire sur l’accord de sortie et que le vote même de l’amendement Grieve prouve que des majorités improbables peuvent se constituer à la Chambre des Communes.
De son côté, le gouvernement de Theresa May est en proie à un conflit interne majeur sur la question de l’Union douanière avec l’UE. Aller dans ce sens irait tout à fait à l’encontre du vœu des Brexiteers mais permettrait de trouver une solution à la question irlandaise. Cela dit, l’Union douanière ne doit pas être confondue avec le marché unique. Elle n’est évidemment pas une réponse à la problématique de la prestation de services transfrontière, et elle n’offre pas non plus les facilités de circulation qu’offre le marché intérieur qui est allé de pair, en 1992, avec la suppression des barrières physiques, techniques et fiscales. Autrement dit, il y aura toujours des contrôles.
Le Conseil européen se réunira les 28/29 juin à Bruxelles et examinera la situation. A l’heure actuelle, difficile de prévoir ce qui va en sortir. L’offensive du Royaume-Uni dans le dossier Galileo et les menaces qui y sont associées démontrent qu’une crise n’est pas impossible. Les entreprises doivent suivre ces événements avec beaucoup d’attention et continuer à se préparer au scenario le moins favorable, même si nous espérons tous que la raison l’emportera.
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