Le projet de loi de finances pour 2025 introduit plusieurs réformes fiscales significatives qui auront des répercussions variées sur les contribuables en France. Parmi les mesures phares figurent l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu, l’instauration d’une contribution différentielle sur les hauts revenus et la suppression du dispositif Pinel pour les investisseurs immobiliers.
Indexation du barème de l’impôt sur le revenu
Pour compenser l’inflation observée en 2024, le barème de l’impôt sur le revenu sera revalorisé de 1,8 % en 2025. Cette revalorisation vise à ajuster les tranches d’imposition en fonction de la hausse des prix, préservant ainsi le pouvoir d’achat des contribuables. Concrètement, les seuils de revenus correspondant aux différentes tranches d’imposition seront relevés, permettant à certains foyers de bénéficier d’une réduction de leur impôt ou d’éviter de franchir une tranche supérieure.
Par exemple, une famille avec deux enfants, où chaque parent perçoit un salaire net mensuel de 2 700 euros, pourrait constater une diminution de son impôt sur le revenu d’environ 123 euros en 2025 grâce à cette indexation. Sans cette mesure, plus de 18 millions de foyers imposables auraient vu leur charge fiscale augmenter, et environ 619 000 ménages non imposables seraient devenus imposables.
Contribution différentielle sur les hauts revenus
Le budget 2025 introduit une contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), visant à garantir un taux d’imposition minimum de 20 % pour les contribuables dont les revenus annuels dépassent 250 000 euros pour une personne seule, ou 500 000 euros pour un couple. Cette contribution, de nature temporaire, est prévue pour s’appliquer aux revenus de l’année 2025. Elle devrait générer environ 2 milliards d’euros de recettes fiscales supplémentaires.
Cette mesure vise à assurer une imposition minimale pour les contribuables les plus aisés, en tenant compte des dispositifs de défiscalisation qui peuvent réduire significativement leur taux effectif d’imposition. Ainsi, si le montant de l’impôt sur le revenu est inférieur à 20 % du revenu fiscal de référence pour les contribuables concernés, une contribution supplémentaire sera due pour atteindre ce seuil.
Le budget 2025 marque la fin du dispositif Pinel, qui offrait une réduction d’impôt aux investisseurs dans l’immobilier locatif neuf. Seuls les investissements conclus avant le 1ᵉʳ janvier 2025 pourront encore bénéficier de la réduction d’impôt. Cette suppression vise à recentrer les avantages fiscaux sur d’autres priorités budgétaires.
Autres mesures fiscales notables
Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit également d’autres mesures fiscales, notamment une taxe exceptionnelle sur les entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros, ainsi qu’une augmentation de la taxe sur les transactions financières et de la taxe sur les vols en classe économique au sein de l’Union européenne. Ces mesures visent à réduire le déficit public, avec un objectif de le ramener à 5,4 % du PIB en 2025, contre 6 % en 2024.
Par ailleurs, le budget prévoit une réduction des dépenses de l’État de 2 %, marquant la première diminution nominale des dépenses publiques en 25 ans. Toutefois, des concessions ont été faites pour préserver certains secteurs, notamment l’éducation, avec le maintien de 4 000 postes d’enseignants, ainsi que le ministère des Sports et l’agence de l’alimentation biologique.
Ces réformes fiscales et budgétaires reflètent la volonté du gouvernement de François Bayrou de réduire le déficit public tout en assurant une répartition équitable de l’effort fiscal entre les différents contribuables. L’adoption du budget 2025 a été marquée par des débats intenses au Parlement, nécessitant des concessions pour obtenir le soutien nécessaire à son approbation
Il est essentiel pour les contribuables et les investisseurs de comprendre ces nouvelles mesures afin d’anticiper leur impact sur leur situation financière et fiscale. Les réformes introduites par le budget 2025 auront des conséquences variées selon les profils, rendant nécessaire une analyse approfondie pour adapter sa stratégie fiscale en conséquence.