Camaïeu repris par ses créanciers

Modacin, la société-mère du groupe de prêt-à-porter Camaïeu, a conclu mercredi un accord avec ses créanciers pour que “l’intégralité” de sa dette financière soit convertie contre “100% du capital et des droits de vote”, a annoncé jeudi la direction du groupe.

En conséquence, le tribunal de commerce de Lille a décidé de sortir Modacin de la procédure de sauvegarde, engagée le 15 octobre. Les “créanciers séniors”, notamment l’Européen CVC et les Américains Farallon et Carval, avaient prêté 459 millions d’euros. L’accord prévoit également un apport de fonds “entre 35 et 45 millions d’euros”. Le président de Camaïeu International, Nicolas Woussen, s’est “félicité” de cette décision dans un communiqué. L’accord doit selon lui permettre de “poursuivre le déploiement (du) plan stratégique” du groupe. “Pour les salariés, l’accord ne change rien du tout. C’est même une bonne nouvelle”, a assuré une porte-parole du groupe.

Cet accord ne “surprend” pas non plus Thierry Siwik, délégué CGT : “C’était la suite attendue après le placement sous sauvegarde. On va continuer d’être vigilant sur l’emploi, quand on voit la situation de toutes les entreprises du secteur”, a-t-il déclaré à l’AFP. Le placement sous sauvegarde est semblable au redressement judiciaire, en ce qu’il permet de suspendre le paiement de dettes de la part d’une entreprise en difficulté pour lui permettre de se relancer.

L’entreprise, dont le siège social est à Roubaix (Nord), a réalisé un chiffre d’affaires de 718 millions d’euros en 2017, contre 736 millions d’euros en 2016. “Mais si le chiffre d’affaires s’est replié, la rentabilité a progressé”, avait affirmé au moment de la décision une porte-parole du groupe.

En 2016, la société française – dont la dette s’élevait alors à un milliard d’euros – avait déjà négocié avec ses créanciers pour que la moitié de cette somme soit convertie en actions. Fondée en 1984, Camaïeu s’appuie sur un réseau de 654 magasins en France et 248 à l’étranger, et emploie 5.100 personnes dont 4.000 dans l’Hexagone.

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