La compagnie allemande d’autocars interurbains FlixBus a annoncé mardi avoir transporté 7,3 millions de passagers en France en 2018, un bond de 40% par rapport à l’année précédente, et dit regarder “avec beaucoup d’intérêt” le marché du ferroviaire.
FlixBus revendique le rang de premier opérateur en France, avec à la fin 2018 quelque 220 lignes et 210 destinations (contre 165 un an plus tôt) dans 190 villes. La compagnie exploite depuis mars un autocar électrique sur la liaison Paris-Amiens.
“Les grèves de la SNCF du printemps ont été pour nous une vitrine assez fantastique pour faire connaître notre mode de transport”, a relevé le directeur général de FlixBus France, Yvan Lefranc-Morin, lors d’une conférence de presse à bord d’un car électrique se promenant dans les rues de Paris.
“On a généré 100.000 clients additionnels par rapport à ce qu’on aurait eu sans les grèves des trains. (…) On a des clients qui ont découvert (l’autocar) et qui ont ensuite continué à l’utiliser”, a-t-il souligné.
En 2019, “on prévoit d’augmenter notre offre de plus de 30%, que ce soit via des lignes supplémentaires ou via des fréquences supplémentaires”, en doublant notamment la desserte estivale des destinations balnéaires, a annoncé le patron de FlixBus France.
“Une concurrence déloyale”
Le groupe, qui est désormais opérateur de train en Allemagne, s’intéresse aussi au marché français du ferroviaire, selon lui.
“La France est évidemment un marché qu’on regarde avec beaucoup d’intérêt. C’est un peu trop tôt pour en parler un peu plus concrètement, mais on a des équipes qui travaillent sur le sujet”, a-t-il remarqué.
L’idée est le cas échéant “d’y aller” comme en Allemagne en sous-traitant l’exploitation à des compagnies spécialisées.
M. Lefranc-Morin a parallèlement reconnu que FlixBus France n’avait pas été rentable en 2018. “On s’en rapproche très fortement”, a-t-il dit, citant un objectif “2019 ou 2020 en fonction dont la façon dont le marché va se comporter”.
Le dirigeant s’est une fois de plus félicité du prochain rachat de son concurrent Ouibus -filiale de la SNCF- par la plate-forme de covoiturage BlaBlaCar, qui selon lui va mettre fin à “une concurrence déloyale”.
La France est après l’Allemagne et l’Italie le troisième marché de FlixBus, qui a transporté l’an dernier 45 millions de personnes, un chiffre également en progression de 40%. Le groupe munichois s’est implanté l’an dernier aux Etats-Unis, en Bulgarie et en Biélorussie, et est désormais présent dans 29 pays, avant une arrivée prochaine en Russie.