En 2020, on estimait à près de 72,7 millions le nombre de cartes bancaires en circulation dans l’Hexagone. Sur chacune de ces cartes, une série de chiffres, énigmatiques à première vue. Pourtant, les 16 numéros inscrits sur votre CB n’ont rien d’un hasard. Explications.
Comment déchiffrer votre carte bancaire ?
Sans doute les avez-vous déjà remarqués sur votre carte bancaire : 16 chiffres séparés en 4 groupes de 4 chiffres. Mais saviez-vous que ces numéros ne sont pas là par simple accident ?
Leur ordonnancement obéit par ailleurs à des règles bien précises, puisqu’ils suivent une formule mathématique connue sous le nom d’algorithme de Luhn. Un système de chiffrage élaboré, grâce auquel il est possible de vérifier les numéros de votre CB via une clé de contrôle.
Le premier chiffre permet d’identifier l’industrie d’où provient votre carte : 1 et 2 pour les compagnies aériennes, 3 pour les organismes de voyages ou de loisirs, 4 et 5 pour les établissements bancaires et financiers, 6 pour le merchandising, 7 pour le pétrole, 8 pour les télécommunications et 9 pour les supports nationaux.
Les 6 premiers chiffres, quant à eux, font référence à l’établissement émetteur de la carte. A titre d’exemple, une carte Visa commence toujours par un 4, tandis qu’une Mastercard débute systématiquement par 51 ou 55. Chez American Express, cette suite de chiffre commence par 34 ou 37.
Le 7ème chiffre et les suivants (à l’exception du dernier) servent à identifier votre carte au sein de l’établissement avec une suite unique. Cette chaîne se compose de 9 chiffres, soit 1 milliard de combinaisons. Au besoin, elle peut toutefois être étendue à 12 chiffres, générant ainsi 1 000 milliards de possibilités supplémentaires.
Pour finir, le dernier chiffre agit comme une clé d’authentification. Il permet de contrôler la validité de la carte en utilisant l’algorithme de Luhn.
Comment repérer une fausse carte bancaire ?
Pour vérifier la validité d’une carte bancaire, prenez les 16 numéros inscrits sur le recto. Puis doublez un chiffre sur deux en commençant par l’avant-dernier chiffre. Si vous obtenez un résultat supérieur à 10, additionnez chaque unité (7 multiplié par 2 devient par exemple 14, soit 1+4).
Pour finir, faites la somme des chiffres obtenus et des chiffres restants. Si le résultat peut être divisé par 10, la carte est valide. Dans le cas contraire, il s’agit d’une fausse carte bancaire.
Un exemple ?
Faisons un essai avec le numéro de CB suivant : 4417 1234 5678 9113
Ici, on commence par retirer le dernier chiffre (3).
Puis on multiplie un chiffre sur 2 :
- 2×1 = 2
- 2×9 = 18 = 1+8 = 9
- 2×7 = 14 = 1+4 = 5
- 2×5 = 10 = 1+0 = 1
- 2×3 = 6
- 2×1 = 2
- 2×1 = 2
- 2×4 = 8
Enfin, on additionne les résultats obtenus aux autre chiffres :
2+9+5+1+6+2+2+8+4+7+2+4+6+8+1+3 = 70
Dans cet exemple, 70 est divisible par 10. La carte est donc valide.
Pourquoi ces chiffres sont-ils imprimés sur votre carte ?
Comme on l’a vu, les chiffres sur votre carte bancaire ne sont pas là par hasard. Ils permettent d’identifier l’organisme qui a émis la carte, mais aussi la banque à laquelle elle est rattachée et son porteur (vous). Ces informations permettent de faire le lien entre votre carte bancaire et votre compte courant lors d’une transaction.
Toutefois, ces données sont déjà contenues dans la puce et la bande magnétique de votre carte. C’est d’ailleurs sur ces supports qu’un terminal de paiement électronique (TPE) va chercher les informations nécessaires pour autoriser la transaction au moment de votre passage en caisse.
Alors pourquoi imprimer ces chiffres sur votre carte ? Réponse : si en France la vaste majorité des commerces sont aujourd’hui équipés de TPE capables d’interroger la puce de votre carte, ce n’est pas toujours le cas à l’étranger. Lors d’un voyage, il arrive ainsi qu’un commerçant soit obligé de vérifier et saisir manuellement les chiffres de votre carte sur son terminal de paiement.