Le chèque énergie, dispositif instauré pour soutenir les ménages à revenus modestes dans le règlement de leurs dépenses énergétiques, subira des modifications notables cette année concernant son calendrier de distribution et ses modalités d’attribution. Ces ajustements découlent principalement de l’adoption tardive de la loi de finances pour 2025 et de la suppression de la taxe d’habitation, influençant directement les critères d’éligibilité.
Traditionnellement, le chèque énergie est expédié aux bénéficiaires entre la fin mars et la fin avril. Cependant, le ministère de l’Économie a annoncé que l’envoi de cette aide sera exceptionnellement décalé au second semestre de l’année, sans qu’une date précise n’ait été communiquée. Cette situation implique que les 5 à 6 millions de ménages habituellement bénéficiaires devront patienter jusqu’à au moins juillet 2025 pour recevoir leur chèque énergie.
Jusqu’à récemment, l’attribution du chèque énergie reposait sur le revenu fiscal de référence (RFR) et la taxe d’habitation. Avec la suppression de cette dernière en 2023, le processus d’identification des bénéficiaires a été perturbé, entraînant en 2024 des omissions dans la distribution automatique de l’aide. Pour remédier à cette situation, les autorités ont décidé qu’à partir de 2025, l’éligibilité serait déterminée en fonction du numéro de point de livraison (PDL) des compteurs électriques des foyers. Cette méthode vise à simplifier l’identification des ménages éligibles, mais elle présente des limites. En effet, selon certaines associations, cette approche pourrait ne pas couvrir automatiquement environ 1,5 million de ménages, nécessitant de leur part des démarches supplémentaires pour bénéficier de l’aide.
Réduction du budget alloué
Le budget consacré au chèque énergie en 2025 sera réduit de 22 %, passant de 790 à 615 millions d’euros. Cette diminution est justifiée par le gouvernement comme une anticipation de la baisse du nombre de bénéficiaires, conséquence directe de la réforme des critères d’attribution. Cette réduction budgétaire pourrait potentiellement exclure certains foyers du dispositif, les plaçant dans des situations financières délicates face à leurs dépenses énergétiques.
Jusqu’à présent, le chèque énergie pouvait être utilisé non seulement pour le paiement des factures d’énergie (électricité, gaz, fioul, bois), mais également pour financer des travaux de rénovation énergétique. Cependant, à partir de 2025, cette aide sera exclusivement dédiée au règlement des factures d’énergie, excluant ainsi le financement des travaux de rénovation. Cette restriction pourrait limiter les capacités des ménages modestes à entreprendre des améliorations énergétiques dans leur logement, potentiellement bénéfiques pour réduire leur consommation à long terme.