La consommation de gaz en France a connu une baisse significative en 2023, atteignant un niveau jamais vu depuis les années 1990. Ce déclin de 11,4%, abaissant la consommation à moins de 400 TWh, reflète les nouvelles tendances de sobriété énergétique et d’utilisation, selon GRTgaz.
Cette diminution s’inscrit dans une tendance observée depuis 2021, marquant la troisième année consécutive de déclin, avec une consommation chutant de 20% entre 2021 et 2023. La consommation totale de gaz pour l’année 2023 s’établit à 381 TWh, comparée à 430 TWh en 2022 et 474 TWh en 2021.
Les principaux facteurs de cette baisse de consommation sont multiples. Pour les distributions publiques, englobant ménages, secteur tertiaire, et petite industrie, la consommation a diminué de 6,5% en 2023 par rapport à 2022. Cette réduction est attribuée aux effets combinés d’un climat plus clément, d’efforts de sobriété et d’une diminution de l’utilisation du gaz dans la production d’électricité.
Les grands clients industriels, consommateurs énergivores, ont également contribué à cette tendance en enregistrant une baisse de 7,4% de leur consommation en 2023, après une chute de 11,5% en 2022. Certains industriels, face à la hausse des prix, ont opté pour d’autres sources d’énergie telles que l’électricité, indique Sandrine Meunier, directrice générale de GRTgaz.
Cependant, cette diminution de la demande de gaz pourrait avoir des conséquences sur les prix. La révision prévue au 1er juillet 2024, avec une augmentation de 27%, est principalement imputable à la diminution globale de la consommation de gaz. Cette hausse mécanique des prix est accentuée par la diminution du nombre d’abonnés, résultat de la transition énergétique. Les coûts de maintenance restant constants, ils sont répartis entre un nombre de consommateurs de plus en plus restreint, entraînant une hausse mécanique des tarifs.
Parallèlement, GRDF doit entreprendre des investissements pour intégrer le biométhane au réseau gazier tout en maintenant la sécurité. Cela devrait probablement entraîner d’autres révisions tarifaires, impactant mécaniquement le coût du gaz. La question qui se pose est de savoir si cette tendance à la baisse de la consommation conduira à une augmentation des prix dans un futur proche.