Emmanuel Macron a souhaité dimanche que le projet de loi qui doit inscrire la protection du climat dans la Constitution, sur les termes duquel députés et sénateurs sont en désaccord au risque d’empêcher un référendum, « vive sa vie parlementaire ».
« Ce dont je suis le garant », c’est qu’« il n’y aura pas d’abandon. Ce texte va vivre sa vie parlementaire qui seule permet d’aller au référendum si les sénateurs et les députés s’accordent » sur les mêmes termes, a rappelé le président de la République à Strasbourg, où il donnait le coup d’envoi de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.
« Les citoyens qui ont travaillé doivent être respectés » et le parlement « doit être respecté », a ajouté le chef de l’Etat qui s’était engagé devant les membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) à envoyer aux parlementaires leur proposition de modification de l’article 1er de la Constitution.
Le projet de loi grave, à l’article 1er de la Constitution, que la France « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et la lutte contre le dérèglement climatique ». Il a été approuvé dans ces termes en première lecture par les députés le 16 mars.
Or, la majorité du Sénat, de droite, qui doit à son tour l’examiner, rejette le terme « garantit » qui donnerait selon elle à la préservation de l’environnement une forme de priorité sur les autres principes constitutionnels.
Face aux réticences du Sénat sur la formulation, le JDD affirme que le président a renoncé au scrutin. Le texte doit être voté dans les mêmes termes par les deux chambres pour pouvoir être soumis à référendum.
Interrogé par l’AFP, l’Elysée a assuré dimanche matin que la modification de la Constitution n’était « en rien enterrée », sans évoquer toutefois le référendum par lequel le président souhaite valider ce changement.
« Le président de la République n’a pas à intervenir dans le travail des parlementaires », a rappelé Emmanuel Macron.
Le Sénat, qui doit examiner lundi le texte déjà voté par l’Assemblée, « fera peut-être d’autres propositions demain. Il faudra à ce moment-là que l’Assemblée les regarde et c’est le travail que l’un puis l’autre mèneront », a-t-il encore dit, alors que plusieurs milliers de Français manifestaient dimanche pour réclamer une plus grande ambition écologique.