28 contrats ont été signés entre mars 2020 et janvier 2021 pour un total de 11,353 millions d’euros avec sept cabinets de conseil dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire liée au covid-19, a détaillé la députée LR Véronique Louwagie, confirmant des informations déjà dévoilées par le site Politico. La parlementaire, qui intervenait en commission des finances de l’Assemblée nationale dans le cadre de sa mission de contrôle, se fonde sur des chiffres transmis par le ministère de la Santé.
Ces montants concernent le seul périmètre de la “protection des populations” au sein de la nomenclature budgétaire et n’excluent pas d’autres contrats potentiellement passés au titre de Santé Publique France par exemple. C’est le cabinet américain McKinsey qui se taille la part du lion avec un total d’environ quatre millions d’euros de contrats passés avec l’avenue de Ségur. L’un d’entre eux portant sur “l’accompagnement dans la stratégie cible visant à doter l’ensemble du territoire français des doses de vaccins” s’élève à 3,2 millions d’euros, selon les chiffres rapportés par la députée.
Un affaiblissement de l’Etat ?
“A titre personnel, le recours à des cabinets de conseil ne me choque pas”, a fait valoir Véronique Louwagie. “En revanche ce qui me gêne c’est la fréquence et le montant”, a-t-elle poursuivi. “Il y a des opérations qui auraient pu relever de l’administration de la Santé (…) cela ne va pas de soi même en temps de crise”, a ajouté la députée de l’Orne, qui estime que “l’Etat s’est désarmé en matière sanitaire”. En janvier, plusieurs médias avaient souligné que le cabinet de conseil privé McKinsey avait été engagé pour épauler le gouvernement dans sa stratégie de vaccination et sa logistique, provoquant un début de polémique et suscitant des réactions indignées des oppositions.
Mardi dans l’hémicycle, le ministre de la Santé Olivier Véran a de nouveau justifié le recours à ces cabinets de conseil rappelant que les gouvernements ont de longue date fait appel à ces sociétés, quelles que soient les majorités. Les règles “sont évidemment respectées”, a répondu le ministre au député communiste Pierre Dharréville.
(Avec AFP)