L’épargne financière des ménages a connu une hausse significative depuis l’année 2020 en raison de la crise sanitaire du Covid-19. D’après un calcul de la Banque de France, cette épargne a généré un surplus de 157 milliards d’euros en trois ans par rapport à la tendance observée avant 2020. Ce surplus a été principalement placé en dépôts bancaires en 2020 et 2021.
Cependant, depuis le second semestre de 2022, une partie de cette épargne a été réallouée vers des placements financiers plus rémunérateurs, notamment les produits d’épargne réglementée dont les taux d’intérêts ont augmenté, les rendant ainsi plus attractifs. Cette réorientation de l’épargne a notamment bénéficié aux Livrets A et aux Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) dont le taux est désormais à 3%.
L’assurance-vie a également connu une augmentation de l’épargne placée en unités de compte (UC) potentiellement plus rémunératrices, mais également plus risquées. Cette catégorie de placement a ainsi enregistré une collecte nette de 38,9 milliards d’euros en 2022. En revanche, les fonds euros, qui offrent un capital garanti, ont subi une décollecte nette de 10,7 milliards d’euros.
Toutefois, la valeur de marché des actifs a connu une forte baisse en 2022. La valeur des fonds euros a ainsi été dévaluée de près de 250 milliards d’euros, passant de 1686 milliards d’euros fin 2021 à 1436 milliards d’euros fin 2022. Quant à la valeur des UC, elle est passée de 485 milliards d’euros fin 2021 à 449 milliards d’euros fin 2022, en raison des mauvaises performances des marchés.
En somme, l’épargne financière totale des ménages s’élevait à un peu plus de 6000 milliards d’euros en fin d’année dernière, tous placements confondus. Du côté des entreprises, la Banque de France note une hausse de 8,4% de l’encours de dette nette après deux années de quasi-stabilité, en raison notamment de la hausse soutenue des crédits aux grandes entreprises. L’encours de la dette nette des sociétés non financières atteint 1112,3 milliards d’euros à fin décembre dernier.