WASHINGTON, 15 décembre (Reuters) – Le président de la Fed de Chicago a indiqué vendredi avoir voté contre la décision mercredi de la Réserve fédérale américaine de relever de ses taux d’intérêt pour la troisième fois de l’année, en raison d’inquiétudes face à la faiblesse de l’inflation.
“Je crains que des facteurs persistants ne pèsent sur l’inflation, plutôt que des facteurs transitoires. Notamment, les anticipations inflationnistes me semblent être passées en dessous de l’objectif (du comité) d’une inflation à 2%”, a déclaré Charles Evans dans un communiqué expliquant sa position.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux d’un quart de point, à 1,25%-1,50%, par sept voix contre deux, mais elle a laissé inchangées ses perspectives en matière de politique monétaire pour les années à venir.
Neel Kashkari, de la Fed de Minneapolis, figure également parmi les dissidents.
La Fed s’attend à ce que l’inflation, actuellement à 1,4%, reste inférieure à son objectif pendant une année de plus.
Les responsables de l’institut d’émission ont toutefois souligné la vigueur de la croissance économique américaine et le faible taux de chômage.
Mais Charles Evans considère qu’un statu quo sur les taux “aurait mieux soutenu une reprise généralisée des anticipations d’inflation et augmenté la probabilité que l’inflation atteigne 2%”.
Il estime qu’après deux relèvements de taux en 2017, une pause aurait donné aux responsables de la Fed le temps de tester leur théorie selon laquelle le ralentissement de l’inflation est transitoire.
“Attendre un peu plus longtemps avant de relever les taux nous aurait donné une chance de voir si c’était vrai ou pas”, a-t-il dit. (Lindsay Dunsmuir et Jason Lange, Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)