LONDRES, 4 février (Reuters) – La Banque d’Angleterre a laissé sa politique monétaire inchangée jeudi et évoqué un scénario de reprise économique cette année, tout en expliquant qu’il faudrait au moins six mois pour permettre au secteur bancaire de se préparer à un éventuel recours à des taux d’intérêt négatifs.
Parallèlement à son communiqué de politique monétaire, la BoE a publié les résultats d’une enquête auprès des banques commerciales du Royaume-Uni sur l’impact d’un tel basculement des taux en dessous de zéro, une stratégie suivie entre autres par la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque nationale suisse (BNS) mais à laquelle le Royaume-Uni n’a jamais eu recours.
“Les contacts de l’Autorité de régulation prudentielle avec les sociétés relevant de sa responsabilité ont indiqué que la mise en oeuvre d’un taux directeur négatif sur un laps de temps inférieur à six mois impliquerait des risques opérationnels accrus”, explique la banque centrale dans un communiqué.
Sur les marchés financiers, la livre sterling et les rendements des emprunts d’Etat britanniques se sont orientés à la hausse après ces annonces, les investisseurs revoyant en nette baisse la probabilité estimée de taux négatifs.
La BoE explique qu’elle ne souhaite pas laisser entendre qu’elle aura recours à un taux négatif mais ajoute qu'”il serait approprié de commencer à s’y préparer afin d’en être capable si nécessaire à l’avenir”.
Les autorités de supervision du secteur financier devraient donc inciter les banques à se préparer à une telle éventualité à tout moment après un délai de six mois, ajoute-t-elle.
Le taux d’intérêt directeur de la BoE reste pour l’instant fixé à 0,1% et le montant de son programme d’achats d’obligations sur les marchés est maintenu à 895 milliards de livres (1.015 milliards d’euros), comme attendu.
La BoE précise qu’elle prévoit une chute d’environ 4% du produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni sur les trois premiers mois de cette année tout en tablant sur un retour au niveau de croissance d’avant-crise en 2021.
Elle a abaissé sa prévision de croissance 2021 à 5% contre 7,25% prévu il y a trois mois.
(David Milliken et Andy Bruce, version française Marc Angrand, édité par Jean-Stéphane Brosse et Patrick Vignal)