BERLIN, 23 août (Reuters) – Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble planche sur une projet visant à autoriser les pays du sud de la zone euro à puiser dans le Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds d’urgence de la zone euro, pour soutenir l’investissement en période de récession, rapporte le journal Bild daté de mercredi.
Si cet article, qui ne cite pas de sources, est confirmé, cela constituerait une réorientation majeure des positions politiques de Wolfgang Schäuble, qui s’est jusqu’ici toujours dit opposé à des transferts des pays riches de la zone euro vers des membres plus pauvres du bloc, comme la Grèce.
Le ministère des Finances n’était pas disponible dans l’immédiat pour commenter l’article de Bild.
L’Allemagne est le premier contributeur au MES.
Selon le quotidien, Wolfgang Schäuble compte soumettre son projet après les élections législatives allemandes du 24 septembre, pour lesquelles les conservateurs emmenés par la chancelière Angela Merkel sont donnés largement favoris.
En échange d’un accès plus souple au MES, le ministre des Finances allemand voudrait que le fonds ait davantage son mot à dire concernant les projets de budget des Etats membres et leurs niveaux d’endettement.
Bild ajoute qu’avec ce projet, Wolfgang Schäuble veut montrer la bonne volonté de Berlin vis-à-vis du président français Emmanuel Macron, qui s’est engagé à travailler de concert avec Angela Merkel en vue d’une plus grande intégration de la zone euro.
Le ministre allemand des Finances a eu l’occasion de dire qu’il partageait l’opinion d’Emmanuel Macron selon laquelle des transferts financiers des pays riches de la zone euro vers les membres plus pauvres étaient nécessaires.
En raison son insistance, au plus fort de la crise de la dette de la zone euro, à exiger des mesures d’austérité en échange de l’octroi de plans d’aide internationaux, Wolfgang Schäuble n’est guère aimé dans les Etats qui ont dû avoir recours à ce type d’aide, en particulier la Grèce. (Joseph Nasr, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Danielle Rouquié)