Selon l’agence, Ebola risque en effet d’avoir un impact financier direct sur les budgets des gouvernements via tout d’abord une augmentation des dépenses de santé.
Amara Konneh, le ministre des Finances du Liberia, a d’ores déjà indiqué que les dépenses liées au virus Ebola se sont élevées à 12 millions de dollars au deuxième trimestre. Ce qui fait dire à l’agence que, compte-tenu de la diffusion de l’épidémie, ces dépenses devraient inévitablement augmenter au troisième trimestre.
Certes, la Banque mondiale a d’ores et déjà annoncé la mise en place d’un plan d’assistance de 200 millions de dollars (environ 150 millions d’euros) en vue de soutenir les économies des pays ouest-africains tels que la Guinée et la Sierra Leone, dont les déficits budgétaires excèdent les 3% du produit intérieur brut.
Simple coïncidence ? Ces contrées s’avèrent être fortement dépendantes du secteur minier, or, selon une première évaluation réalisée par la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI), la Guinée pourrait voir sa croissance amputée d’un point à cause de l’épidémie, laquelle pourrait s’établir à 3,5% contre un chiffre de 4,5% initialement prévu.
Le gouvernement du Libéria a déjà indiqué qu’il risquait de devoir réviser à la baisse ses prévisions de croissance, initialement fixée à 5,9%. Impact économique et financier concret de l’épidémie : ArcelorMittal a annoncé qu’un chantier d’expansion d’une de ses mines de minerai de fer était fortement perturbé par les mesures d »évacuation de leurs employés prises par les sociétés sous-traitantes. Ou quand le virus Ebola fait le jeu de la concurrence internationale.
Moody’s indique par ailleurs que la Sierra Leone pourrait connaître une décélération après avoir affiché un taux de croissance record de 16% en 2013. Autre impact financier à prévoir et non des moindres : la société britannique London Mining a annoncé en juin avoir évacué tout son personnel non essentiel de ce pays, affirmant néanmoins jusqu’à présent ne pas s’attendre à une baisse de sa production.
Enfin l’agence de notation s’alarme d’ores et déjà des conséquence considérables que pourrait avoir la propagation du virus au Nigeria, le pays étant le premier producteur de pétrole du continent. La cas échéant, l’industrie ouest-africaine des hydrocarbures pourrait être lourdement frappée, d’autant plus que Lagos est la ville la plus peuplée d’Afrique.
Pire encore, si l’on en croit les « prédictions » de l’agence de notation, l’épidémie pourrait fortement impacter la santé de la main d’oeuvre locale, et conduire les compagnies pétrolières à évacuer leurs personnels expatriés. Phénomène qui pourrait entraîner au final une importante baisse de la production d’hydrocarbures, et engendrer une hausse du prix du brut … A la plus grande joie des lobbies pétroliers.
Ainsi, donc, si on résume …. Ebola n’aurait pas que des désavantages … offrant aux occidentaux la possibilité d’ »offrir » leurs aides financières et médicales à dans pays affaiblis … mais riche en matières premières … Offrant ainsi une voie royale aux grands groupes internationaux pour accroître leur pouvoir au sein de ses contrées … la population locale devenant alors plus occupée à survivre … qu’à pointer des doigts les désastres écologiques provoqués par les multinationales.
Elisabeth Studer – 16 août 2014 – www.leblogfinance.com
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