Economie : La France sort des “déséquilibres excessifs” – Moscovici

PARIS, 4 mars (Reuters) – La France va sortir du groupe des pays européens dont les déséquilibres macro-économiques sont jugés excessifs, déclare le commissaire européen à l’Economie et aux Finances, Pierre Moscovici, dans une interview publiée dimanche soir sur le site internet des Echos.

Cette procédure, moins contraignante que la procédure pour déficits excessifs, juge la façon dont un pays membre de l’Union européenne affronte ses déficits ou ses excédents de balance courante, une bulle immobilière, des rigidités, etc.

La Commission européenne publiera mercredi son rapport 2018 sur les déséquilibres macroéconomiques pays par pays.

Il y a quatre catégories de pays (sans déséquilibre, avec déséquilibre, avec déséquilibres excessifs et avec déséquilibres excessifs requérant une action corrective).

La France est actuellement dans le troisième groupe, avec l’Italie.

“Si, comme on peut s’y attendre, le collège des commissaires le valide, la France pourrait mercredi quitter l’Italie pour rejoindre l’Allemagne dans la catégorie 2 dite des ‘déséquilibres'”, déclare Pierre Moscovici aux Echos.

“Même s’il reste en France de nombreux défis, nous notons une amélioration sur des paramètres importants”, ajoute-t-il. “C’est clairement un signal du redressement de l’économie française. Celui-ci est pour une part conjoncturel. Mais il est aussi structurel. C’est le résultat des efforts engagés au cours du quinquennat précédent et de ceux qui sont en train d’être faits aujourd’hui.”

Si la France se trouve aujourd’hui dans une situation plus favorable, il ne prédit pas pour autant sa sortie de la catégorie des pays visés pour déficits publics excessifs.

“Il est trop tôt pour crier victoire”, dit Pierre Moscovici. “Même avec une croissance à 2% l’an, l’économie française fait face à deux défis majeurs”.

Il faut ainsi, selon lui, que la France continue à réduire son déficit public par des réformes structurelles pour faire baisser une dette qui approche les 100% du PIB, sans laisser pour autant les inégalités progresser, et améliorer la compétitivité et la balance commerciale françaises.

L’enjeu est aujourd’hui d’investir “tous azimuts” dans la formation professionnelle et l’apprentissage, souligne le commissaire européen, citant deux domaines que le gouvernement français actuel entend précisément réformer en profondeur.

“Autrement dit, à côté du volet flexibilité, il faut aujourd’hui un volet sécurité extrêmement solide, c’est cela qui assurera la compétitivité à long terme”, ajoute-t-il. “La Commission considère que les inégalités trop creusées sont un obstacle à une croissance soutenue et soutenable.”

La Commission européenne continue en revanche de penser que la résorption des excédents allemands et néerlandais est un impératif pour ces pays et pour l’Union européenne. “Nous renouvelons notre appel à cette réduction, étant entendu qu’on peut être raisonnablement optimistes, dans la mesure où le programme de la grande coalition (en Allemagne) pourrait avoir un effet de cette nature”, ajoute-t-il. (Emmanuel Jarry édité par Henri-Pierre André)

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