BEYROUTH, 30 avril (Reuters) – Le Liban espère obtenir une aide du Fonds monétaire international (FMI) après l’adoption jeudi par le gouvernement d’un projet de réforme financière censé lui permettre de surmonter la grave crise économique dans laquelle il est plongé et qui pourrait durer cinq ans, a déclaré le Premier ministre, Hassan Diab.
La situation économique dramatique du Liban, dont la monnaie a perdu la moitié de sa valeur depuis octobre, constitue aujourd’hui la principale menace pour la stabilité de l’Etat depuis la guerre civile de 1975-1990. En début de semaine, des manifestations contre la dégradation des conditions de vie de la population ont fait un mort à Tripoli.
“Nous allons utiliser ce (plan) pour solliciter un programme du FMI qui donnera lieu à des négociations”, a dit Hassan Diab à la presse.
“Si nous obtenons (le soutien du FMI), et Dieu veuille que nous l’obtenions, cela nous aidera à traverser cette période économique difficile, qui pourrait durer trois, quatre ou cinq ans”, a-t-il ajouté, précisant que le montant de l’aide du FMI serait l’un des sujets de négociation.
Le FMI est considéré par de nombreux observateurs comme la dernière planche de salut du Liban, en manque de financements et qui a fait défaut sur sa dette le mois dernier pour la première fois.
Depuis octobre, la chute de la livre libanaise a favorisé une envolée des prix de près de 50%.
Hassan Diab a déclaré que le projet de réforme, dont le contenu n’a pas été rendu public, serait aussi utilisé pour ouvrir des négociations, via la banque Lazard, mandatée par le gouvernement, afin de restructurer la dette publique.
Il faudra six à neuf mois pour déterminer dans quelles proportions les 31 milliards de dollars (28,3 milliards d’euros) de dettes libellées en euros pourrait être allégées, a-t-il précisé.
De source officielle, on explique que le projet de réforme ne concerne pas la valeur de la livre libanaise, toujours liée au dollar américain à un taux de 1.507,50 pour un dollar alors qu’elle a chuté à 4.000 au marché noir.
Hassan Diab a déclaré que le taux de change relevait de la banque centrale et non du gouvernement. Il a également assuré que le projet de réforme n’avait pas à être soumis au parlement.
Des ébauches du plan ont fait craindre des pertes de plusieurs dizaines de milliards de dollars pour la banque centrale et le système bancaire libanais. (Bureau de Beyrouth, version française Marc Angrand)