“Comme elle l’avait annoncé, la ministre (Élisabeth Borne) a signé aujourd’hui (lundi) le contrat de concession du CDG Express, en présence des dirigeants de SNCF Réseau, du Groupe ADP et de la Caisse des dépôts et consignations”, a indiqué un porte-parole à l’AFP. “C’est une étape logique qui permet la création de la société de projet et que les travaux soient menés”, a-t-il ajouté. Cependant, a-t-il souligné, Elisabeth Borne “a rappelé aux signataires sa détermination à ce que le projet ne se fasse pas au détriment des transports du quotidien”.
Le CDG Express doit théoriquement relier, à partir du 1er janvier 2024 –quelques mois avant les JO, donc, la Gare de l’Est, dans le centre de Paris, au terminal 2 de l’aéroport de Roissy. Le trajet doit durer vingt minutes et coûter 24 euros. Mais ce projet est contesté par de nombreux habitants et élus d’Ile-de-France.
“Train des riches”
L’opposition est double, venant de ceux qui fustigent par principe un “train des riches” –réservé aux passagers aériens, et qui doit traverser sans s’arrêter des banlieues mal loties– et ceux qui craignent que les travaux ne perturbent trop les lignes de trains de banlieue au nord de Paris, en particulier le RER B, d’autant que de très nombreux chantiers sont prévus ces prochaines années dans ce secteur.
La ministre des Transports “a demandé à SNCF Réseau de faire toute la transparence sur les conditions de réalisation des travaux, et attend le rapport du préfet de région fin mars-début avril portant sur l’organisation des travaux”, a noté à ce propos le porte-parole. “Ce CDG Express il doit se faire, mais il ne doit pas se faire au détriment des transports du quotidien, notamment (du) RER B”, avait martelé Mme Borne dans la matinée sur LCI.
1,8 milliard d’euros
La ministre a répété à plusieurs reprises depuis quelques jours que l’objectif d’une ouverture à temps pour les JO de 2024 était “tenable” selon SNCF Réseau, mais que ce train rapide raterait l’échéance olympique si les perturbations devaient être trop importantes pour les banlieusards. Elle a chargé le préfet de région Michel Cadot d’une mission de calage des travaux, et prendra une décision une fois qu’elle aura reçu ses conclusions, fin mars ou début avril.
C’est alors qu’elle signera le contrat d’exploitation avec le consortium formé de Keolis (groupe SNCF) et la RATP, désignés fin novembre pour faire rouler les trains sur cette future liaison. Le CDG Express doit coûter 1,8 milliard d’euros, financés par la Caisse des dépôts, ADP et SNCF Réseau, aidés par un prêt de l’État. Sur cette somme, 500 millions doivent aller à l’amélioration du RER B, selon la ministre.