Présenté par certains comme un concurrent de l’or à la table des valeurs refuge, le bitcoin recule pratiquement au même rythme que les actions à la suite de l’attaque de l’Ukraine. La principale crypto-monnaie échoue ainsi une nouvelle fois à ce stress-test grandeur nature.
Début 2021, lorsque la principale crypto-monnaie (par sa capitalisation) franchissait pour la première fois les 60.000 dollars, les références à l’or physique se sont multipliées. Les analystes de JPMorgan, parmi bien d’autres experts, l’assuraient: le bitcoin était d’ores et déjà en position de concurrencer le métal jaune pour certains investisseurs en quête de valeur refuge, notamment chez les plus jeunes générations, plus favorablement disposées envers “l’or numérique”.
Le plus célèbre des actifs cryptographiques, créé par “Satoshi Nakatomo” en 2008, surfait alors sur une vague spéculative inédite, affichant une hausse de près de 1500% en l’espace d’un an – après avoir plongé de plus de 60% entre février et mars 2020 lors du krach éclair provoqué par la pandémie mondiale du coronavirus, une baisse encore plus marquée que celle du CAC 40 au même moment (de l’ordre de -40%).
Mais ses derniers mois, le bitcoin a de nouveau fait preuve d’une volatilité significativement plus élevée que celle des principaux indices boursiers. Ce jeudi, la crypto-monnaie n’apporte pas non plus de protection particulière à ses détenteurs, en cédant 4,43% à 35.906 dollars vers 16h20, à comparer à un repli de 4,1% pour le CAC 40 au même moment, et de seulement 1% pour le S&P 500 américain. Exprimé en dollars, le cours des crypto-monnaies moins importantes en capitalisation est encore plus chahuté (-5,8% pour l’ethereum, -8,4% pour le litecoin…).
L’or toujours valeur refuge
Au contraire, l’once d’or grimpe à 1935,90 dollars, soit de nouveau en vue de la barre de 2000 dollars l’once atteinte pour la première fois en août 2020. Son cours en euros a même inscrit un nouveau sommet historique à 1766 euros en matinée, confirmant son caractère historique d’actif refuge.
Aux yeux de Nicolas Chéron, stratégiste pour Zonebourse.com, la devise numérique n’offre pas une protection particulière contre la baisse et sous-performe l’or en cas de tensions géopolitiques. Le bitcoin apparaît donc comme “un actif spéculatif corrélé aux flux monétaires au même titre que le Nasdaq. Ceci est un constat pas un avis.”, précisait le stratège il y a quelques jours. Possible explication : “plus le temps passe plus le bitcoin devient corrélé [aux autres actifs], moins il fait sa vie. L’entrée des pros, le lancement des ETF et des marchés futures a totalement vérolé cet actif, qui, par le passé, surperformait nettement le reste”, constate le spécialiste.