Sept milliards pour une dernière œuvre ? Le montant de l’offre déposée par Bouygues pour le rachat d’Equans, la filiale “Services” qu’Engie a construite pour mieux s’en séparer, fait irrésistiblement penser aux… sept milliards d’euros que Bolloré a reçus il y a un peu plus d’un mois, sous forme d’actions Universal Music, lors de la cotation séparée de la pépite de Vivendi à la Bourse d’Amsterdam.
Ces deux opérations phare de l’automne n’affichent qu’une différence, de taille : quand Bouygues investit, Bolloré encaisse…
Elle éclaire ce moment de la vie de deux entrepreneurs-héritiers hors pair, qui n’ont pas reçu le patrimoine familial exactement dans le même état, qui ont bataillé l’un contre l’autre à la fin du siècle dernier, mais dont le parcours, en fin de compte, présente bien des similitudes : une formation sur le tas plutôt que dans les bonnes écoles, un contrôle capitalistique de leur groupe, un goût du risque mâtiné de sagesse rentrée, une volonté dynastique affirmée avec des enfants déjà aux postes de commande, et des velléités de retraite affichées – les deux hommes vont passer le cap des 70 ans au printemps prochain.
C’est donc pour eux le moment de faire les derniers ajustements avant départ, pour des opérations qui se comptent