La RATP organise une vente aux enchères en ligne de certaines pièces de son patrimoine mobilier à compter d’aujourd’hui jusqu’au 3 décembre. Au total 215 lots sont proposés à des prix démarrant à 20 euros mais pouvant grimper jusqu’à 1.000 euros.
On trouvera les fameux sièges “A Kiko” apparus dans les années 2000, à la forme circulaire et percé en son centre qui évoquent un sourire, “très faciles d’entretiens, solides, résistants aux brûlures, rayures et graffitis”, peut-on lire sur le site de l’entreprise. Les nombreuses caisses de carrelages blancs feront, elles, sûrement la joie de ceux qui veulent refaire la crédence de leur cuisine ou leur salle de bain dans le style, très à la mode chez les décorateurs, du “métro de Paris”. Plus encombrants: des paires de porte de rames de métro datant des années 50, une façade de métro des années 1960 siglée de l’ancien logo rouge et bleu de la RATP estimé entre 1.500 et 2.000 euros.
Les vrais accrocs pourront même surenchérir pour s’offrir un des anciens tourniquets de la station Auber. Ces derniers ont été remplacés par un système répondant à de nouvelles règlementations. Mise à prix de départ: 400 euros.
Enfin, pour les nostalgiques de l’ère pré-numérique, la RATP met également en vente un des plans PILI (Plan indicateur lumineux d’itinéraires) qui éclaire les lignes sélectionnées à l’aide de petites ampoules. Attention: il n’est pas fourni avec l’installation électrique…
Pas question de brader le patrimoine
C’est la première fois que la RATP mène une telle opération et l’ex-Régie prend soin de préciser qu’elle ne brade pas son patrimoine. “Il ne s’agit que d’une infime partie des éléments que nous conservons dans nos hangars, explique-t-on à la direction de l’entreprise. Au contraire, nous voulons partager un bout de cette histoire commune, avec des éléments dits “réformés” à la suite de la rénovation des stations et nous prenons soin de conserver toujours certains exemplaires”, précise la RATP qui ne souhaite certainement pas susciter le même genre de polémique que celle visant la mairie de Paris, accusée de dilapider le patrimoine urbain sur les réseaux sociaux avec #SaccageParis.
La RATP précise donc bien que “tous ces objets ont été sélectionnés par le département de maintenance des équipements et systèmes des espaces (M2E), accompagné par le service identité et patrimoine rattaché au département de la communication, ainsi que par Elsa Joly-Malhomme, commissaire-priseur au sein du cabinet Ader Entreprises & Patrimoine”.
Les réserves de matériel ancien de la RATP recèle d’ailleurs de véritables trésor pour les amateurs d’histoire ferroviaire. Chaque année, lors des journées du patrimoine, la RATP fait ainsi visiter son entrepôt près du triage de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Véritable caverne d’Alibaba, avec des autobus de toutes les époques, et la reconstitution du premier métro de 1900 -que la RATP se garde bien de mettre aux enchères- tout en bois dont les Parisiens volaient les ampoules.
La vente aux enchères est ouverte sur le site de Drouot. Les intéressés ont une semaine pour enchérir, jusqu’au 3 décembre, date à laquelle seront attribués les objets aux plus offrants. Les recettes seront reversées au Recueil Social du métro, une antenne du réseau qui propose depuis 1994 une assistance aux personnes sans-abri présentes sur le réseau.