Le Haut conseil de stabilité financière (HCSF), qui réunit le gouvernement et les principaux superviseurs financiers français, estime que la baisse des taux intervenue cet été, en zone euro et au niveau mondial, a renforcé certains risques pesant sur les établissements financiers.
« La baisse des taux longs intervenue cet été, en zone euro et au niveau mondial, a renforcé le risque en termes de profitabilité et de gestion actif-passif pour les institutions financières », a fait savoir le conseil dans un communiqué publié mardi.
Pour le reste, cette instance « constate le maintien global de risques significatifs pour la stabilité financière », liés à la progression soutenue de l’endettement du secteur privé en France et au niveau toujours élevé de la valorisation des marchés, notamment actions et obligataires.
« Le Haut Conseil continue de suivre avec une grande attention les conséquences éventuelles de ces risques pour la stabilité financière, dans un contexte d’incertitude élevée au plan macroéconomique en Europe, notamment avec le Brexit, dans les pays émergents et aux États-Unis », est-il ajouté.
Dans le détail, l’endettement du secteur privé non financier a poursuivi la croissance dynamique observée ces dernières années pour atteindre le niveau de 133,2 % du PIB au premier trimestre 2019, « un taux élevé et supérieur à la moyenne de la zone euro », souligne le HCSF.
Le conseil avait déjà signalé par le passé sa vigilance quant à la croissance du crédit immobilier. Il estime que, « même si le risque reste contenu à l’heure actuelle, les tendances observées constituent une vulnérabilité à moyen-terme », est-il écrit dans le communiqué.
Cette situation avait poussé l’an passé le HCSF à relever préventivement des exigences de capital réglementaire minimum imposées aux banques.
Un diagnostic détaillé concernant le financement de l’immobilier résidentiel doit être publié dans les prochaines semaines, qui pourra donner lieu si nécessaire à des actions pour contenir ces risques, précise le conseil.
Le HCSF s’est également penché sur les difficultés rencontrées en juin par la société de gestion britannique H2O, détenue majoritairement par le groupe bancaire mutualiste BPCE. H2O avait été fragilisée au début de l’été par une vague de sorties de capitaux à la suite d’inquiétudes concernant la liquidité de certains actifs détenus dans ses fonds.
« Grâce aux outils de gestion de la liquidité dont étaient dotés ces fonds, ils ont pu honorer leurs engagements malgré les demandes de rachat significatives auxquelles ils ont fait face », s’est félicité le conseil, tout en notant que cet « épisode rappelle le besoin d’une coordination forte entre superviseurs ».