GB: les ventes au détail progressent malgré les incertitudes du Brexit

Clients de grands magasins à Oxford Street, dans le centre de Londres le 27 octobre 2016-AFP/Archives/Daniel Leal-Olivas Clients de grands magasins à Oxford Street, dans le centre de Londres le 27 octobre 2016-AFP/Archives/Daniel Leal-Olivas

Les ventes au détail au Royaume-Uni ont encore progressé en juillet, laissant espérer un second semestre pas si mauvais malgré les incertitudes du Brexit et l’effritement du pouvoir d’achat.

Ces ventes ont augmenté de 0,3% en volume par rapport à celles de juin, a annoncé jeudi l’Office des statistiques nationales (ONS), soit un peu mieux que la hausse de 0,2% prévue par les analystes, d’après un consensus établi par Bloomberg.

Même si l’ONS a revu en baisse la progression constatée déjà en juin, la hausse lors des trois mois de mai à juillet a atteint 0,6% par rapport à la période de février à avril.

L’ONS a mis en avant “des ventes dynamiques dans les magasins d’alimentation, en hausse de 1,5%” sur un mois. Mais l’institut de statistiques a souligné aussi que “tous les secteurs, à part les magasins d’alimentation et d’équipement domestique, ont connu une baisse de leurs ventes”.

Les ventes au détail sont surveillées comme le lait sur le feu au Royaume-Uni ces derniers mois, car la consommation des ménages, principal moteur de la croissance en 2016 après le vote pour le Brexit, a donné des signes d’essoufflement en début d’année.

La chute de la livre sterling consécutive à la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne a entraîné un renchérissement des produits importés qui a dopé l’inflation, au point de diminuer le pouvoir d’achat des ménages.

Après un trou d’air pendant l’hiver, les dépenses des ménages se sont néanmoins reprises au printemps, favorisant un léger mieux du côté de la croissance du Produit intérieur brut, qui a atteint 0,3% au deuxième trimestre après un décevant 0,2% au premier, d’après des statistiques distinctes publiées fin juillet par l’ONS.

Et d’autres statistiques publiées mardi et mercredi par l’ONS ont agréablement surpris. L’inflation, d’abord, qui avait atteint jusqu’à 2,9% en mai, s’est limitée à 2,6% en juillet. Le chômage, ensuite, a continué de diminuer, cette fois à 4,4% pendant la période de trois mois achevée fin juin, son plus bas niveau depuis 1975. Les salaires, enfin, ont augmenté un peu plus vite pendant la même période, à 2,1% sur un an, réduisant l’ampleur de l’effritement du pouvoir d’achat des ménages.

– Encourageant ou trompeur ? –

Jeudi, des analystes mettaient en avant la résilience en juillet des dépenses des ménages pourtant touchés au portefeuille par des mois d’inflation robuste.

“Ces données sont encourageantes au vu de la compression des revenus des ménages, ce qui laisse penser que les prévisions évoquant une chute de la consommation ont été exagérément pessimistes”, a expliqué Ruth Gregory, de Capital Economics.

Les économistes indépendants sondés par le Trésor britannique estiment en moyenne que la croissance pourrait s’élever à 1,6% en 2017, ce qui serait moins bien que le 1,8% de l’an passé mais ne constituerait pas une catastrophe. A fortiori dans un pays pourtant plongé dans l’incertitude par des négociations sur le Brexit à l’issue imprévisible.

Commentant les données de jeudi, plusieurs analystes prévenaient néanmoins que le pouvoir d’achat resterait sous pression toute cette année ce qui, combiné au brouillard du Brexit nuisible pour l’investissement, devrait limiter tout rebond de la croissance.

Howard Archer, économiste chez EY Item Club, a mis ainsi en exergue la baisse des ventes dans la plupart des domaines, en dehors de l’alimentaire.

“Les consommateurs vont encore souffrir d’une baisse de leur salaire réel dans les mois à venir, même si l’inflation s’apaise quelque peu (…). L’incertitude économique et politique devrait aussi inciter à la prudence avant de se lancer dans des achats majeurs”, a-t-il souligné.

Dans son rapport trimestriel sur l’inflation publié début août, la Banque d’Angleterre a prévu que la hausse des prix à la consommation pourrait s’accélérer pour atteindre un pic autour de 3% en octobre.

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