Le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin a mis en garde jeudi contre un « Brexit intérieur », conséquence d’une société française fracturée qui a éclaté au grand jour avec le mouvement des « gilets jaunes ».
« Si nous ne voulons pas être dans le Brexit intérieur (…), nous devons tous intégrer et pas seulement expliquer, mais entendre et comprendre, ce que c’est de vivre avec 950 euros par mois quand les additions dans les restaurants parisiens tournent autour de 200 euros lorsque vous invitez quelqu’un et que vous ne prenez pas de vin », a déclaré M. Darmanin lors d’un discours à la Sorbonne.
Dans ces conditions, « qui peut croire que nous vivons dans la même société ? », a-t-il ajouté en appelant à « écouter et entendre la détresse identitaire, sociale, qui n’est pas fondée que sur une question de pouvoir d’achat ».
« Je ne suis pas de ceux qui considèrent que ceux qui manifestent sont des victimes », a encore dit le ministre pour lequel le mouvement des gilets jaunes est une forme d’expression politique qu’il ne faut pas sous-estimer. Il a rappelé à cet égard que la France avait voté non lors du référendum sur la Constitution européenne en 2005.
Gérald Darmanin lui-même, qui se définit comme pro-européen, avait voté non à ce référendum ainsi qu’au pacte budgétaire européen en 2012, alors qu’il était député de l’opposition de droite.
Le ministre a aussi loué l’action réformatrice du président de la République, estimant qu’Emmanuel Macron est « celui qui doit protéger, qui protège et comprend la détresse de notre peuple ».