Liberté, ordre public, biens publics et biens privés. L’équilibre est difficile à atteindre à l’heure des manifestations des Gilets jaunes. Mais la question se pose bel et bien. Vinci Autoroutes a effet annoncé mardi son intention de déposer plainte après les dégradations importantes survenues dans le cadre des manifestations des “Gilets jaunes” au péage autoroutier de Virsac sur l’A10, au nord de Bordeaux.
Qui va payer les détériorations ?
Epineux problème lié aux manifestations des Gilets jaunes ? Qui va payer les détériorations ? Quelles assurances vont rentrer en ligne de compte ? Quelles sont les responsabilités ? La question se pose alors que le mouvement rassemble en fait plusieurs mouvements de manifestants sur tout le territoire français, sans aucun leader et organisation officielle à l’heure qu’il est. Rajouter d’éventuels groupes de casseurs à une sauce déjà bien piquante … et vous aurez tous les ingrédients d’un nouvel imbroglio politico-juridico-financier.
Dégâts très importants
S’exprimant dans le cadre d’un communiqué, Vinci Autoroutes fait état de “dégâts très importants » rendant « impossibles une remise en service rapide de l’installation”. Les manifestants ont en effet “saccagé et mis le feu aux installations”.
Vinci tient par ailleurs à rappeler que les personnels qui se trouvaient sur place lundi avaient déjà été obligés de quitter les lieux, craignant pour leur sécurité.
Le péage de Virsac incendié et saccagé
Le péage de Virsac a été incendié dans la nuit de lundi à mardi. Les locaux techniques ont été forcés et les installations, notamment les barrières de péage, ont été saccagées.
Les Gilets jaunes sont particulièrement mobilisés dans ce secteur depuis le début des mouvements, le 17 novembre. Lundi 19 novembre, près d’un millier de personnes étaient présentes.
Des dégradations dues à des casseurs ?
Mais si l’on en croit la page du groupe Facebook des Gilets jaunes dédié à l’opération du blocage du péage de Virsac, les dégradations seraient le fait de casseurs venus dans cette unique intention.
Certains manifestants ont même appelé à procéder au nettoyage du péage …. mais après constatation des dégâts, la bonne volonté de certains ne devrait pas suffire ….
Certains Gilets jaunes, indignés par de tels faits, ont tenu à préciser qu’ils avaient empêché le groupe de casseurs de faire de plus gros dégâts, alors qu’il se dirigeait vers un bâtiment situé juste à côté du péage.
Au delà des coûts de réparation et de mises en marche de service, se pose donc également désormais la question du manque à gagner pour Vinci. Mais également de recours possibles contre les Gilets jaunes, voire contre d’éventuels groupes de casseurs, totalement étrangers au mouvement. Il n’en demeure pas moins vrai que ce sont les manifestations organisées sur tout le territoire qui leur auront offert l’ ”opportunité” de saccager les lieux. Après le dossier politique, voici désormais un vaste dossier – à la fois juridique et financier – qui vient juste de s’entrouvrir …
Sources : Reuters, Sud-Ouest, Vinci, Le Républicain
Elisabeth Studer – 20 novembre 2018 – www.leblogfinance.com