La grève à la RATP a poussé vendredi les Franciliens à se reporter massivement sur les alternatives au réseau de transport commun, une aubaine pour les sociétés de VTC, covoiturage, ou bien vélos et trottinettes en libre service.
Covoiturage
Blablalines, spécialiste du covoiturage courte distance, enregistre “deux fois plus de trajets à Paris et attend 10 fois plus d’inscriptions dans la région ce vendredi par rapport à une journée classique”, soit “un record pour l’application”.
La start-up, qui compte 130.000 inscrits en Ile-de-France (deux fois plus qu’il y a un an), met en relation des conducteurs, qui touchent une rémunération de 3 à 6 euros par trajet et des passagers qui voyagent gratuitement.
“BlaBlaLines a lancé un appel à la solidarité des conducteurs pour proposer leurs sièges disponibles en covoiturage vendredi, afin de permettre à un maximum de personnes de trouver une alternative pour se rendre au travail”, a déclaré Adrien Tahon, directeur général de BlaBlaLines, dans un communiqué.
Son concurrent Klaxit revendique 6.000 nouveaux inscrits depuis mercredi soir et une explosion de fréquentation (+400% par rapport à une journée normale) sur son application.
VTC
Du côté des opérateurs de VTC l’offre de véhicules, également limitée, a été submergée de demandes, provoquant une explosion des tarifs à certaines heures. Ainsi, un trajet de 7 km dans Paris était facturé 43 euros à 14H00 sur l’application Kapten, contre 18 euros trois heures plus tôt.
Ces hausses de prix, mises en place automatiquement par des algorithmes, permettent aussi d’attirer les chauffeurs vers les zones à plus forte demande, explique la plateforme. “On conseille de réserver les VTC à l’avance pour éviter ces majorations”, a indiqué une porte-parole.
Vélos et trottinettes
Uber en profite pour promouvoir sa marque de vélos et trottinettes en libre service, Jump, avec des codes promotionnels. “On a accru le dispositif pour avoir des vélos et trottinettes disponibles sur les points névralgiques, notamment les gares”, a indiqué Rym Saker, directrice de la communication.
Constat similaire chez Lime, opérateur de trottinettes en libre service, qui regrette de ne pas avoir pu augmenter le parc disponible. “Malgré les circonstances exceptionnelles, Lime ne déploiera pas davantage de trottinettes dans les rues parisiennes afin de respecter la limitation de la flotte fixée par la Mairie de Paris”, a expliqué la start-up.
A Paris, les vélos en libre service de l’opérateur Smovengo ont été pris d’assaut. “Toutes nos équipes sont mobilisées”, a expliqué à l’AFP Nicolas Boutaud, directeur communication. Il souligne que jeudi a déjà été une journée record, avec plus de 116.000 courses. “Aujourd’hui, à midi, nous avons 15.000 courses de plus qu’hier, avec ce matin un pic record de plus de 13.000 courses entre 08H00 et 09H00”, a-t-il indiqué.
Quand rien ne va plus, “la seule solution qui reste est de prendre son vélo qui traîne au garage et de redécouvrir le plaisir de pédaler”, estime Antoine Laporte Weywada, directeur du développement de Geovelo.
L’application gratuite, qui propose des itinéraires adaptés aux cyclistes, a constaté vendredi un doublement des trajets enregistrés par ses utilisateurs. Selon M. Laporte Weywada, “cela montre qu’il y a un vrai report vers le vélo”. “Toutes les start-up surfent sur la grève”, lance-t-il.
(avec AFP)