À partir de juillet prochain, les auto-entrepreneurs, notamment ceux exerçant des professions libérales, seront confrontés à un changement majeur. Le décret 2024-484 introduit une augmentation des cotisations sociales afin de renforcer les droits à une retraite complémentaire pour ces travailleurs indépendants.
Chaque mois, les auto-entrepreneurs doivent déclarer leur chiffre d’affaires via le portail “Autoentrepreneur Urssaf”. Ce portail permet de gérer les échéances fiscales et sociales. Le taux de cotisation pour les professions libérales affiliées au régime général passera de 21,1% à 23,1% dès le 1er juillet. Cette augmentation se poursuivra, atteignant 24,6% en 2025 et 26,1% en janvier 2026. Environ 600 000 auto-entrepreneurs sont concernés par cette réforme.
Les professions libérales rattachées à la Cipav, la caisse de retraite principale de ces métiers, verront également leur taux de cotisation augmenter, passant de 21,2% à 23,2%. Cette mesure affectera environ 200 000 auto-entrepreneurs supplémentaires, portant le total à plus de 800 000 personnes impactées.
L’objectif principal de cette réforme est de garantir une meilleure retraite complémentaire pour les auto-entrepreneurs. La pension complémentaire sera proportionnelle au chiffre d’affaires réalisé et au nombre d’années de cotisations. La Fédération Nationale des Auto-Entrepreneurs (FNAE) considère cette hausse comme nécessaire pour améliorer les droits à la retraite des libéraux. Selon la FNAE, une cotisation à 26% pourrait générer environ 75 euros de pension complémentaire par mois, pour un effort de cotisation supplémentaire de 500 euros par an.
La mesure a suscité des réactions mitigées parmi les auto-entrepreneurs. Romain, un auto-entrepreneur, exprime son mécontentement sur le site de la Fédération Auto Entrepreneur : “Je vais perdre plus de 300 euros de revenu net par mois en 2 ans, pour cotiser à une complémentaire retraite dont je me fiche royalement et qui relève d’un système qui se sera certainement effondré depuis un moment, le jour où je serai en âge d’y prétendre.”
De son côté, Alexandre critique la FNAE pour son soutien à cette réforme : “Donc la FNAE a milité pour qu’on se prenne 5 points de cotisations supplémentaires, en échange d’une retraite complémentaire hypothétique et floue ?”
Cette hausse des cotisations aura un impact direct sur les revenus des auto-entrepreneurs, réduisant leur revenu net. Cependant, elle vise à assurer une meilleure sécurité financière à long terme, en augmentant les droits à la retraite complémentaire. La réforme met en lumière les défis de l’équilibre entre cotisations sociales actuelles et sécurité financière future.