Difficile d’y échapper. Les montres connectées sont les grandes vedettes de cette rentrée high tech. Ces incontournables objets connectés, présentés comme l’avenir de la mobilité, sont à l’honneur de l’IFA de Berlin, le grand salon européen de l’électronique grand public qui ouvre ses portes au public vendredi 5 septembre.
“L’IFA met le focus sur la smartwatch. C’est un vieux rêve d’enfant”, analyse Axel Droin, senior manager au sein du cabinet Eleven. Et tout le monde est au rendez-vous. Pas un constructeur ne manque effectivement à l’appel. Samsung, LG, Sony, Asus, Motorola… Même les grands groupes chinois, extrêmement agressifs sur les smartphones, à l’image de Huawei ou Lenovo, regardent de très près ce nouveau marché.
“C’est une nouvelle ère qui s’ouvre. Personne ne sait encore vraiment ce qui se profile, mais c’est le bon moment”, renchérit Dennis Van Schie, directeur marketing de Sony Mobile Europe.
Ecrans carrés contre écrans ronds
Samsung espère encore une fois dynamiter ce marché en lançant la Gear S, un produit totalement indépendant du smartphone, avec un écran incurvé mais au design lourdaud. LG et Motorola s’annoncent comme ses principaux prétendants avec une G Watch R et une Moto 360 aux finitions toutes en rondeur, proche de la haute horlogerie et qui tranchent avec les cadrans de geeks des concurrentes.
La plupart évolue sous Android Wear, le système d’exploitation mis au point par Google pour cette nouvelle catégorie de produits. Mais chez Samsung, “les objets connectés viennent avec une stratégie d’écosystème fermé, à l’image d’Apple avec son iOS”, explique Axel Droin. Ainsi, Samsung profite de sa Gear S pour imposer son système d’exploitation maison, Tizen. Un choix que seul le numéro un mondial peut se permettre de faire. Il peut ainsi refermer le marché sur sa gamme de produits.
Mais au-delà de cette guerre larvée, se pose encore la question de l’intérêt d’un tel appareil. Pour Eric Novel, le directeur général de Panasonic France, “ces objets connectés font encore office de gadget”. Consulter ses notifications, ses mails, écouter sa musique sur son poignet, pourquoi pas ? Mais est-ce pour autant indispensable ? Les usages restent encore à démontrer.
“Il y a deux raisons principales pour avoir une montre connectée. Avec des smartphones toujours plus grands, nous avons besoin d’avoir un écran connecté de plus petite taille, en complément dans la mobilité. La deuxième utilité est orientée autour du sport et des activités physiques”, relève David Mignot, directeur général de Sony Mobile France.
Reste la grosse inconnue: l’iWatch d’Apple. La firme à la pomme doit probablement apporter une réponse mardi prochain, lors de sa traditionnelle keynote. Avec l’espoir d’une véritable rupture pour les aficionados de la marque, à l’image de celle de l’iPhone ou de l’iPad. Et une belle manière pour les héritiers de Steve Jobs de reprendre la main.
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