Le nombre d’entreprises touchées par une grève a atteint en 2013 son plus bas niveau depuis 2008, mais les arrêts de travail ont été plus longs ou concernaient davantage de salariés, selon des données du ministère du Travail publiées mardi. En 2013, 1,2% des entreprises du secteur privé (de plus de 10 salariés) ont connu au moins une grève ou un débrayage, tous secteurs confondus, relève le service des statistiques du ministère (Dares). L’année précédente la proportion était de 1,3%. Elle avait atteint 3,3% en 2010, année de la réforme des retraites.
Le taux de grèves atteint “son niveau le plus faible depuis le début de la dégradation du contexte économique de 2008”, souligne l’étude. Si les données antérieures à 2008, consultées par l’AFP depuis 1975, ne sont pas strictement comparables, elles montrent au fil des ans une décrue du nombre de journées de grèves, accentuée depuis 2002.
En revanche, les grèves ont été “plus intenses” en moyenne en 2013 qu’en 2012. Ainsi, le nombre de journées de grèves pour 1.000 salariés est passé de 60 à 79. Rapporté aux seules entreprises ayant connu au moins une grève, il passe de 250 à 322 jours. Cet indicateur est le signe que les grèves ont été “plus longues et/ou ont concerné plus de salariés”.
La rémunération, première cause
Les rémunérations demeurent la cause la plus récurrente de grève mais le motif emploi, en deuxième position, progresse dans tous les secteurs, souligne la Dares. Les secteurs les plus marqués par les grèves en 2013 ont été l’industrie et les transports, avec un taux similaire de 2,9% d’entreprises concernées, en progression de +0,3 point par rapport à 2012.
Les entreprises industrielles de fabrication de matériels de transport, notamment automobiles, où le taux de grèves avait décru en 2012, restent de loin en 2013 celles qui ont connu le plus de grèves: 13,7% (+ 5 pts). Dans les services, la proportion baisse au contraire nettement, de 1,8% à 1,2%.
Près de la moitié (47%) des entreprises concernées par des grèves l’ont été dans le cadre de conflits nationaux et interprofessionnels, selon l’étude, qui rappelle que la CGT, FO, Solidaires et FSU avaient appelé début 2013 à trois journées d’actions contre l’Accord national sur la sécurisation de l’emploi signé par le patronat et trois autres syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC).
(Avec AFP)