Inflation record, baisse du pouvoir d’achat… Ces sombres prévisions pour les ménages

La guerre en Ukraine rebat les cartes pour l’économie française. Dans une étude publiée ce mercredi, l’Insee fait le point sur les conséquences actuelles, et à venir, du conflit pour les ménages. Inflation record, baisse du pouvoir d’achat et de la consommation… Voici les dernières prévisions.

Quelle sera l’ampleur des conséquences économiques de la guerre en Ukraine pour les ménages français ? Dans une enquête publiée ce mercredi, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a fait part de ses premières observations. Une chose est sûre, les effets de ce conflit seront importants à court et à long terme. A commencer par la hausse des prix. Mardi, l’Insee révélait qu’elle avait atteint 3,6% en février sur un an, un record depuis 2008. Elle aurait d’ailleurs pu atteindre 5,1% sans le « bouclier tarifaire » sur les tarifs réglementés de vente du gaz et de l’électricité.

4,5% d’inflation au deuxième trimestre

Mais cette hausse des prix n’est pas finie. Elle devrait atteindre 4% en mars avant de continuer à grimper. Deux causes : la flambée des prix de l’énergie en raison des incertitudes géopolitiques d’abord, avec notamment un baril de pétrole au-dessus des 100 dollars qui fait grimper les prix à la pompe. Mais également la valse des étiquettes attendue en avril sur les produits alimentaires en raison, d’une part, de la mise en œuvre des négociations commerciales entre les producteurs et la grande distribution et, d’autre part, de la hausse des cours des matières premières. Interrogée récemment, Emily Mayer, du cabinet spécialisé IRI, table ainsi sur une augmentation moyenne de 5% des produits de grande consommation avec des pointes à deux chiffres sur les pâtes par exemple.

Résultat, l’inflation devrait grimper en France à 4,5% au deuxième trimestre. Un chiffre qui intègre la remise de 15 centimes sur les prix à la pompe des carburants à partir du 1er avril qui va permettre de tempérer l’effet des cours élevés du baril de brut.

Baisse de la consommation

En conséquence, « la guerre en Ukraine pourrait au demeurant affecter la consommation des ménages dans le courant du deuxième trimestre, voire dès le mois de mars, du fait du renchérissement des prix et d’un possible attentisme lié à des perspectives moins favorables en matière de niveau de vie », ajoute l’Insee. En effet, les personnes interrogées par l’Insee anticipent une nette baisse du niveau de vie général en France. Un mouvement « d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme ».

Selon l’Insee, avec la hausse de l’inflation, le pouvoir d’achat des ménages devrait diminuer de 1,4% au premier trimestre avec, au final, une baisse de la consommation des ménages de 0,5%.

Dans ce contexte, la croissance française sur les trois premiers mois de l’année serait de 0,3% après 0,7% au trimestre précédent. Si l’ampleur des conséquences économiques immédiates de la guerre en Ukraine n’est pas comparable à celle de mars 2020, avec le début de la crise sanitaire, ce conflit vient rebattre les cartes « exacerbant les tensions déjà présentes sur les prix et faisant baisser les perspectives d’activité déclarées dans les enquêtes par les chefs d’entreprise », souligne l’Insee.