La Bourse de Paris a terminé en légère baisse de 0,10% lundi, les craintes sur de nouvelles restrictions sanitaires
en Europe ayant eu raison du rebond après l’annonce de la reconduction de Jerome Powell à la tête de la Réserve fédérale américaine.
L’indice vedette CAC 40 a perdu 7,29 points à 7.105 points. Vendredi, il avait reculé de 0,42% mais avait préservé un gain de 0,21% sur la semaine.
La cote parisienne a évolué en hausse en début de matinée, avant de se tendre sous l’effet de menace de restrictions sanitaires en Europe. Elle s’est reprise après l’annonce de la reconduction de Jerome Powell, mais le rebond s’est essoufflé dans le dernier quart d’heure de la séance.
Face au regain de l’épidémie en Europe, les investisseurs ont opté pour la prudence.
La chancelière allemande sortante Angela Merkel a prévenu que les restrictions actuelles en Allemagne n’étaient « plus suffisantes » face à la « situation dramatique » provoquée par la flambée des infections, selon des sources au sein de son parti. L’Allemagne, tout comme la Belgique, les Pays-Bas et surtout l’Autriche, ont pris récemment des mesures pour freiner l’épidémie.
« Pour l’instant, le marché ne croit pas au confinement généralisé. Si demain, des mesures plus restrictives sont prises, cela pourrait avoir un impact, car c’est aussi un bon prétexte pour des prises de bénéfices avant de se repositionner », estime Andréa Tuéni, analyste de Saxo Banque.
Ces nouvelles tensions s’ajoutent à celles présentes depuis plusieurs mois maintenant sur l’inflation. En Allemagne elle pourrait grimper encore plus que prévu cet automne, à près de 6% sur un an en novembre, a prévenu la banque fédérale d’Allemagne, ce qui risque de raviver les critiques contre la Banque centrale européenne.
La maîtrise de l’inflation sera aussi le principal défi de Jerome Powell, reconduit par Joe Biden à la tête de la Réserve fédérale américaine. L’annonce a permis aux marchés de rebondir temporairement mais « c’est plus un effet d’annonce », a expliqué M. Tuéni.
La reconduction « écarte une zone d’ombre et le marché le connaît » et a apprécié sa politique accommodante au pire de la crise Covid, une tendance qu’il a conservé lors des mois qui ont suivi, continue-t-il.
Sa nomination doit désormais être confirmée au Sénat. Il devrait bénéficier d’un soutien suffisamment large pour pouvoir rester numéro un de la Fed, alors que l’autre personne pressentie, Lael Brainard, gouverneure située plus à gauche, aurait été un choix plus difficile à faire valider par l’assemblée.
Après 18 mois d’interventions massives, la Fed a commencé à réduire mi-novembre son soutien aux marchés.
Vivendi galvanisé par une offre
Le fonds d’investissement américain KKR s’est déclaré prêt à mettre 11 milliards d’euros sur la table pour racheter la totalité du capital de Telecom Italia (TIM), faisant décoller l’action de plus de 30% à la Bourse de Milan. Vivendi, principal actionnaire de TIM avec plus de 23% des actions, a indiqué ne pas avoir de réaction officielle à cette OPA. À Paris l’action a pris 1,95% à 11,27 euros.
Les banques profitent de la nomination de Powell
La nomination de Jerome Powell, qui est perçu par le marché comme plus favorable à une hausse des taux directeurs dans le courant de l’année 2022 que sa principale concurrente pour le poste, a poussé à la hausse les banques, qui y sont sensibles.
Crédit Agricole a pris 1,96% à 12,72 euros, Société Générale 1,42% à 29,25 euros et BNP Paribas 1,59% à 58,64 euros.
Prises de bénéfices sur le luxe
Après une semaine faste, Hermès a subi des prises de bénéfices, et a terminé en baisse de 1,91% à 1643,50 euros. Kering a reculé de 1,28% à 707,70 euros, et LVMH de 0,71% à 728,30 euros.