La Bourse de Paris a fini en retrait lundi (-0,52%), les incertitudes sur les réformes promises par le président américain Donald Trump continuant de peser sur un marché sans moteur.
L’indice CAC 40 a reculé de 26,56 points à 5.087,59 points, dans un volume d’échanges ténu de 2,3 milliards d’euros. Vendredi, il avait fini en repli de 0,64%.
La cote parisienne a entamé la séance dans le rouge, sans parvenir à changer de tendance par la suite, l’agenda très dégarni la privant de motif pour se redresser.
Comme souvent, l’actualité américaine était le principal sujet de préoccupation des investisseurs, alors que Donald Trump connaît de nombreux déboires, y compris sur le plan intérieur.
La semaine écoulée a ainsi été marquée par de nombreuses controverses, amenant notamment l’abandon du projet de création d’un conseil qui devait l’assister dans sa politique de rénovation des infrastructures du pays.
« On repart sur la même dynamique que la semaine dernière, et les explications restent les mêmes », commente auprès de l’AFP Andréa Tuéni, un analyste de Saxo Banque.
« Il y a une déception des investisseurs sur la situation aux Etats-Unis, étant donné les difficultés que rencontre le président américain. Celui-ci se fait davantage remarquer par les polémiques que par ses capacités à mettre en place des réformes », ajoute le spécialiste.
« Les investisseurs les attendent de moins en moins, ce qui explique des marchés américains poussifs. Cela se répercute aussi sur les marchés européens », note Andrea Tuéni.
Par ailleurs, les opérateurs de marché sont dans l’attente de la traditionnelle réunion des banquiers centraux à Jackson Hole, de jeudi à samedi, qui constituera l’événement phare de la semaine.
– Bancaires en berne –
Selon M. Tuéni, le marché attend à cette occasion « des éléments nouveaux de la part de la Réserve fédérale américaine et de Janet Yellen (sa présidente, NDLR), qui pourrait parler d’un plan de réduction » des actifs détenus par la Fed « et de la possibilité ou non d’avoir une hausse des taux d’ici à la fin de l’année ».
Dans ce contexte, les investisseurs ont opté pour la prudence, d’autant plus que l’euro repassait au-dessus du seuil de 1,18 dollar, pénalisant les sociétés exportatrices.
Sur le terrain des valeurs, Total a gagné 0,30% à 42,78 euros, après avoir annoncé le rachat de la société pétrolière Maersk Oil pour 7,45 milliards de dollars en actions et en dette, auprès du danois A.P. Møller-Mærsk.
Les bancaires ont fini en queue du CAC 40, à l’image de BNP Paribas (-1,99% à 64,68 euros), Société Générale (-1,78% à 47,17 euros) ou encore Crédit Agricole (-1,50% à 15,11 euros).
Airbus a cédé 0,92% à 70,84 euros, sans profiter de la signature d’un protocole d’accord avec la compagnie aérienne hong-kongaise Cathay Pacific pour la vente de 32 A321neo pour un montant au prix catalogue de plus de 4 milliards de dollars.
Safran a reculé de 0,70% à 82,41 euros. Le groupe va s’implanter à Mobile, en Alabama (Sud des Etats-Unis), avec une ligne d’assemblage nacelles de moteurs pour les A320 d’Airbus, selon la Chambre de commerce de Mobile.
A l’inverse, Aperam a grimpé (+2,18% à 42,50 euros) sur fond de hausse des cours du minerai de fer.