Le CAC 40 repasse sous la barre des 6600 points. Les valeurs cycliques sont celles qui sont le plus sanctionnées.
Les Bourses occidentales, et notamment européennes, se repliaient mercredi, pénalisées par la hausse du prix des matières premières, gaz et pétrole en particulier, autour de la guerre en Ukraine. Les places européennes ont terminé nettement dans le rouge. Paris a cédé 1,17%, Francfort 1,31% et Milan 0,96%, alors que Londres a mieux résisté (-0,22%) grâce au poids des entreprises pétrolières dans son indice.
Après son rebond de mardi, le CAC 40 repart donc dans le rouge et efface plus que ses gains de la veille. L’indice phare de la place parisienne termine à 6.581,43 points, dans un volume d’échanges assez peu fourni de 3,6 milliards d’euros.
De son côté, Wall Street évoluait en baisse plus légère: le Dow Jones perdait 0,95%, le S&P 500 0,63% et le Nasdaq 0,25% vers 16H55 GMT.
Les marchés sont plombés par la hausse des prix du pétrole à la suite d’une nouvelle phase de tensions entre la Russie et les Occidentaux autour de la guerre en Ukraine. Vladimir Poutine a annoncé mercredi que la Russie n’acceptera plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz “aux pays hostiles”, notamment ceux de l’Union européenne, donnant une semaine aux autorités russes pour mettre en place le nouveau système en roubles. Les cours de référence du pétrole montaient de près de 5% à la clôture des marchés européens. Le baril de Brent grimpait ainsi de 5,49% à 120,87 dollars vers 17h45. La déclaration de Poutine a aussi fait flamber le prix du gaz naturel: il prenait 13,42% à 112,00 euros le mégawattheure vers 16H35 GMT sur le marché néerlandais, qui fait référence en Europe.
“L’incertitude reste énorme”
Si les marchés ont nettement rebondi, effaçant la plupart des pertes qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine, “l’incertitude reste cependant énorme” et limite le potentiel de hausse des marchés vers les plus hauts du début d’année, selon Craig Erlam, analyste d’Oanda.
Jeudi, un mois jour pour jour après le début de l’invasion de l’Ukraine, les Occidentaux se réuniront à Bruxelles pour des sommets de l’Otan, du G7 et de l’Union européenne et devraient annoncer “de nouvelles sanctions contre la Russie”, selon Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden. Ils pourraient également renforcer celles qui existent déjà.
Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt se tassaient après leur forte hausse depuis le début de la semaine, en raison d’un discours du président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell, qui s’est montré déterminé à lutter contre l’inflation.
Le taux d’intérêt sur le 10 ans américain baissait à 2,35%, contre 2,38% la veille à la clôture.
Les valeurs cycliques sous pression
Dans l’indice phare parisien, les actions les plus sanctionnées sont les valeurs cycliques les plus sensibles à un retournement de l’économie. Aussi, le spécialiste des centres commerciaux URW recule de 4,11%, quand Publicis accuse un repli de 3,87%.
Les valeurs du luxe sont aussi plombées par le contexte de tensions géopolitiques et les sanctions économiques. LVMH (-3,04%), Kering (-2,66%) et Hermès (-1,23%) en font les frais.
Hors du CAC, la biotech Poxel est sous pression, alors qu’elle va devoir lever des fonds rapidement pour pouvoir poursuivre ses recherches.
Les valeurs du secteur pétrolier résistaient mieux à la tendance générale, profitant de la hausse des prix du pétrole comme à l’accoutumée. Shell a gagné 3,74% et BP 4,75% à Londres. A Paris, TotalEnergies a pris 0,77% %, malgré l’annonce de l’arrêt des achats de pétrole ou produits pétroliers russes, “au plus tard à la fin de l’année 2022”. A Wall Street Exxon (+1,61%) et Occidental Pétroleum (+1,48%) suivaient le mouvement.
Les minières britanniques étaient également en forme, aidées par un accord entre les États-Unis et le Royaume-Uni mettant fin aux tarifs douaniers punitifs sur l’acier et l’aluminium britanniques, qui avaient été imposés en 2018 par l’ancien président Donald Trump. BHP est monté de 2,91%, Glencore 2,09% et Rio Tinto 1,86%.