La Bourse de Paris a fini en hausse jeudi (+0,97%), regagnant une partie du terrain perdu la veille, mais sans oublier totalement la bataille commerciale toujours vive entre les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne.
L’indice CAC 40 a pris 51,97 points à 5.405,90 points, dans un volume d’échange moyen de 3,3 milliards d’euros. La veille, il avait fini en net recul de 1,48%.
La cote parisienne a débuté en légère hausse et a accéléré progressivement.
« La séance a été plus calme que celle de la veille, ce qui a permis au marché de rebondir mais il n’a pas récupéré toutes ses pertes », a souligné auprès de l’AFP Alexandre Baradez, un analyste de IG France.
« Cela montre qu’il y a encore une petite défiance » liée à la guerre commerciale, a-t-il estimé.
Les nouvelles menaces de Donald Trump de taxer, à partir de septembre, 200 milliards de dollars d’importations chinoises à hauteur de 10% qui s’ajouteront aux 50 milliards de biens taxés à 25%, ont assombri les marchés mondiaux mercredi.
Le même scénario se répète « assez souvent avec les attaques inattendues de Donald Trump : le marché connaît une correction immédiate avant de rebondir en partie le lendemain », ce qui donne des séances « en dents de scie » mais globalement « l’indice descend un peu à chaque fois », a-t-il développé.
Selon lui, « aujourd’hui la cote parisienne a aussi manqué de catalyseurs, les indicateurs du jour et les minutes de la dernière réunion de la Banque centrale européenne n’ayant pas réservé de surprises », a poursuivi l’expert.
« L’attente des résultats des poids lourds bancaires américains demain a sans doute joué également, a-t-il poursuivi, les investisseurs préférant ne pas se positionner trop fermement avant ces publications qui vont donner une impulsion plus durable au marché ».
Du côté des indicateurs, la production industrielle en zone euro a rebondi en mai. Aux Etats-Unis, l’indice des prix à la consommation en juin a modestement progressé tandis que les demandes hebdomadaires d’allocation chômage ont connu une forte baisse.
Vivendi en tête du CAC 40
En matière de valeurs, Vivendi a pris la tête de l’indice CAC 40, soutenu (+5,44% à 21,52 euros) par des commentaires positifs d’analystes de Morgan Stanley et d’Oddo BHF.
Le secteur automobile est resté fragilisé par les tensions commerciales. Renault a légèrement reculé de 0,16% à 73,26 euros et Peugeot de 0,19% à 20,97 euros, ne parvenant pas à profiter de ventes mondiales en hausse au premier semestre.
Michelin (+2,06% à 104,10 euros) a progressé après l’annonce du rachat du fabricant canadien de pneus et chenilles Camso pour 1,45 milliard de dollars américains.
TF1 a profité (+4,02% à 9,44 euros) d’un relèvement de sa recommandation à « acheter » contre « neutre » auparavant par Goldman Sachs.
A l’inverse, Casino a été pénalisé (-2,32% à 33,66 euros) par un abaissement de la sienne à « vendre » contre « neutre » précédemment par Invest Securities.
Carrefour a reculé (-2,98% à 13,19 euros) affaibli par des prévisions peu optimistes de plusieurs analystes concernant ses résultats au premier semestre.
Alstom s’est arrogé 0,97% à 39,54 euros, après avoir reçu le feu vert pour faire rouler à la rentrée un train de passagers à hydrogène sur le réseau ferroviaire allemand, une première mondiale.
Lagardère a gagné 2,59% à 23,77 euros. Le groupe a annoncé la vente de son pôle « e-santé » qui comprend le célèbre site d’information santé Doctissimo et la plateforme de prise de rendez-vous médicaux en ligne MonDocteur, dont il évalue la valeur totale à 60 millions d’euros.
Kaufman & Broad a été dynamisé (+10,40% à 44,78 euros) par un bénéfice net presque doublé au premier semestre et par la révision à la hausse de ses objectifs pour l’ensemble de l’année.
Carmat a progressé de 2,74% à 20,60 euros alors que la société française développant un cœur artificiel total a annoncé être parvenue à la moitié de son étude clinique « pivot », dont le succès sera crucial pour décrocher une autorisation de commercialiser cette prothèse innovante en Europe.